Le syndicat des acteurs du transport national et transnational (Satrains) est monté au créneau hier pour tirer la sonnette d’alarme sur les difficultés auxquelles ils font face depuis l’avènement du nouveau régime. Confrontés à des problèmes pour accéder au port de Dakar et charger leurs marchandises, ils dénoncent la gestion opaque du port et des pratiques abusives qui paralysent leur activité. Malgré plusieurs démarches auprès des autorités, leurs revendications restent sans réponse.
Ces professionnels dénoncent un système qui paralyse leur activité depuis l’avènement du nouveau régime. Entre restrictions d’accès et allégations de corruption, les camionneurs pointent du doigt la gestion opaque de DP World, l’opérateur portuaire. Les transporteurs routiers sont très en colère contre les autorités qu’ils accusent de protéger DP World. En effet, réunis au sein du syndicat des acteurs du transport national et transnational (Satrains), ils dénoncent le blocage de leurs véhicules au port et des tracasseries administratives pesantes. Selon eux, DP World refuse de charger leurs conteneurs, précisant qu’ils n’ont pas d’agrément. Malgré des échanges avec les autorités, leurs revendications restent sans réponse.
S’exprimant face à la presse le week-end, le porte-parole du jour, Pape Mamadou Malaye, a indiqué que le syndicat a adressé des correspondances au directeur du Port autonome de Dakar, au Premier ministre et à son ministère de tutelle. Seul le Directeur du Port, Wally Diout Bodian, les a reçus. « Nous avons été reçus à trois reprises par le directeur général du port. Il donne instruction à DP World de suspendre sa décision, mais aujourd’hui, seuls 100 voitures sont autorisées à embarquer. Pendant ce temps, les transporteurs maliens n’ont pas ces problèmes », déplore-t-il.
En plus des restrictions d’accès au port, des transporteurs dénoncent des pratiques de corruption. Mamadou Paye, chauffeur routier, affirme avoir été sollicité pour un pot-de-vin. « On m’a proposé 100 000 F CFA pour pouvoir charger chez DP World. J’ai refusé et nous sommes en panne depuis deux mois à cause de leurs pratiques », confie-t-il.
La douane sénégalaise est également accusée d’imposer des frais exorbitants aux transporteurs. « Ils nous demandent parfois jusqu’à 500 000 F CFA sous prétexte que la déclaration est mal faite. Et ce n’est pas tout : nous subissons des tracasseries routières à chaque étape. Que devient le reste ? » s’interrogent-ils. À en croire Mamadou Malaye, Wally Diout Bodian a donné des instructions pour améliorer la situation, mais elles tardent à être appliquées.
Les transporteurs ont également dénoncé les multiples contrôles routiers auxquels ils font face, notamment à Diamniadio, Mbour, Kaffrine, Tambacounda et Kidira. « À chaque étape, on nous trouve une nouvelle irrégularité et on nous impose des amendes. Cela freine complètement notre travail », explique Mamadou Malaye. Malgré ces difficultés, les transporteurs assurent être prêts à respecter les règles en vigueur. « Nous organisons chaque mois des campagnes de sensibilisation sur la sécurité routière. Mais nous avons besoin d’un cadre de travail juste et transparent », insiste Malaye.
Face à ces nombreux manquements, ces travailleurs réclament une intervention immédiate du gouvernement pour mettre fin à ces blocages et assurer un accès équitable au port. Sans solution, ils avertissent que la crise pourrait avoir des conséquences économiques majeures sur le commerce national et transnational.