Le cas Karim Wade est critique. L’homme serait en exil dans un pays étranger, le Qatar et voit toutes les élections se dérouler sous son nez sans qu’il ne puisse y participer. Et c’est pourtant le candidat déclaré du Parti démocratique sénégalais (Pds). Mieux, il en est le leader. Un chef loin de ses troupes. Mais ce n’est sans doute pas cela le plus grave pour le Sénégal.
Le pays vient en effet de découvrir qu’un citoyen peut être mis en exil pendant de longues années, alors qu’aucune loi ne le prévoit. Une situation qui, curieusement, semble « normale « . Surtout pour son papa qui est avocat et ancien Président. Il refuse de communiquer clairement sur le cas de son fils. Et son parti ne cesse d’en pâtir.
Une situation insolite qui fait que Karim entre rarement en contact avec l’opinion nationale. Comme s’il était encore en détention. Un terrible camouflet qui met à genou un parti aussi important que le Pds.
Pourtant, depuis quelques jours, la presse ne cesse de montrer des photos de lui en train de s’inscrire sur les listes électorales. Une opération médiatisée à l’extrême. Comme s’il s’agissait d’un message codé. Mais nous ne tomberons pas cette fois-ci dans le piège.
Avec Karim Wade, nous avons tenté toute forme de démarche dialectique pour comprendre et les faits nous ont toujours démenti. Mais on peut encore se poser une question légitime : Comment un leader peut-il accepter une mort politique aussi flagrante avec ce long exil qui détourne les potentiels électeurs vers d’autres formations et leaders ?
Une question que nous nous posons depuis des années et pour laquelle nous n’avons pas de réponse. Karim est vraiment un cas.
Assane Samb