Une déclaration du Président de la République qui a été beaucoup commentée a été celle où il a eu à dire, durant son face à face avec la presse, qu’il souhaite avoir un Premier ministre fort et des Dg forts. Ironie du sort, le Pm Sonko est, lui, assez fort. Trop même, selon certains.
Et Diomaye semble se complaire dans cette situation. En tout cas, cela lui va droit au cœur lui qui souhaite peut-être même institutionnaliser cette toute puissance du Pm. Ce faisant, il prend le contre-pied de ses prédécesseurs. Wade avait en effet reproché à Idrissa Seck de lorgner son fauteuil en cherchant à instaurer une dualité au sommet de l’Etat. Macky avait félicité Boun Abdallah Dionne avant de le dégommer sous prétexte d’exigence de « fast-track » dans l’exécution des tâches.
Les relations entre Senghor et Dia, Président de conseil se sont mal terminées. Depuis, le poste de Pm ou de « second » à la tête de la République pose souvent un problème de risque d’hypertrophie au sommet.
C’est d’ailleurs pourquoi le poste a souvent été supprimé avant d’être restitué. Et là, c’est Diomaye qui crée l’exception historique. Au lieu d’être gêné par la toute-puissance de son Pm extraverti, il s’en félicite et souhaite même renforcer ses pouvoirs, pourvu qu’ils soient dans la même dynamique. Mais, c’est là où le bât blesse. Les sénégalais ont élu un homme, qu’importe celui qui se cache derrière. Malheureusement, c’est un duo qui est à la tête de l’Etat.
Et Diomaye s’en félicite parce que c’est ce que veut le Pastef. En réalité, il est pris au piège de l’engrenage d’une situation politique partisane et non institutionnelle. Le Président de la République est tellement redevable de Sonko et du Pastef qu’il développe une forme de crainte révérencielle à leur égard. Alors, il baisse les bras et avoue…
Une situation délicate pour lui parce que ne le mettant pas totalement à l’aise. Or, il a tout intérêt à remettre tout le monde à sa place et à occuper la sienne avec rigueur et fermeté. Diomaye doit savoir que les relations humaines sont basées sur un rapport de force. Et Sonko qui l’a compris, joue sa partition et en récolte les dividendes. Alors, c’est à Diomaye de jouer. Sans verser dans la confrontation ou l’ostentation.
Assane Samb