L’enseignement supérieur traverse une crise sans précédent, et les récents propos du ministre de tutelle ne font qu’alimenter l’inquiétude. En affirmant que le décret relatif aux engagements pris envers les enseignants-chercheurs aurait été « perdu », le gouvernement semble confondre gestion des affaires publiques et amateurisme.
Un décret signé n’est pas un simple bout de papier que l’on égarerait dans un tiroir. C’est un acte administratif engageant l’État, un gage de stabilité et de respect des engagements pris. En refusant d’assumer la continuité de l’administration, le ministre envoie un signal dangereux : aujourd’hui, un décret disparaît ; demain, quels autres droits risqueront d’être remis en cause ?
Un ministre qui tâtonne, un secteur en péril
Pire encore, le ministre a lui-même reconnu être en phase d’apprentissage de sa fonction. Une confession qui, dans un autre contexte, pourrait être saluée pour son humilité. Mais l’enseignement supérieur ne peut se permettre une gestion hésitante. Ce n’est pas un stage d’observation, c’est un secteur clé pour l’avenir du pays, qui exige compétence et réactivité. Le SAES n’a cessé de tirer la sonnette d’alarme face à ces errements. Car derrière les grandes déclarations se cachent des réalités concrètes : des engagements non respectés, des familles laissées dans l’incertitude, et un climat de défiance grandissant.
Réversion des pensions : un droit en danger ?
Au-delà de cette gestion chaotique, une autre menace pèse sur les enseignants et leurs ayants droit : la remise en cause de la réversion des pensions. Ce droit, obtenu après des années de lutte, n’est pas une faveur accordée à la discrétion des gouvernants du moment. Il s’agit d’un engagement clair de l’État envers ceux qui ont consacré leur vie à l’éducation et à la recherche.
Suspendre ou supprimer ce dispositif reviendrait à précariser des familles déjà éprouvées. Ce serait un reniement inacceptable, qui fragiliserait encore davantage la confiance dans l’État et son rôle protecteur.
Un appel à la mobilisation
La situation est grave, et l’opinion publique doit en prendre conscience. L’oubli d’un décret ne peut pas justifier l’oubli des droits. L’enseignement supérieur mérite mieux qu’une gestion approximative, et les enseignants-chercheurs, qui sont les garants du savoir, méritent le respect des engagements pris à leur égard.
Face à ce mépris des droits et des principes fondamentaux de l’administration, nous appelons à une mobilisation ferme et déterminée. Pas de retraite pour nos droits : rétablissez la pension de réversion ! L’État ne peut pas se permettre d’improviser avec l’avenir de ceux qui font vivre l’éducation et la recherche.