Nous avons entendu, ouïe dire, que le Pastef va aller en solo aux élections législatives. Me Moussa Diop vient de confirmer qu’Ousmane Sonko leur a clairement dit qu’il n’aura pas besoin de la coalition pour les législatives.
Cela veut dire, si cela se confirmait, que le Pastef compte aller, seul, aux législatives.
Ce qui serait surprenant parce que, quand on arrive au pouvoir dans le cadre d’une coalition et que certains leaders de celle-ci sont aujourd’hui nommés ministres, Directeurs généraux, ou à des postes importants, Haut représentant, entre autres, il est important également d’aller ensemble aux élections législatives qui sont extrêmement importantes.
Ne pas le faire, c’est créer les conditions d’une frustration au sein de la coalition, d’un éclatement de cette dernière parce que ce sera la fin.
Qu’est-ce que les gens vont y faire s’ils ne peuvent pas aller ensemble aux élections ?
Ce serait une forme de trahison des idéaux de la coalition et une forme de condescendance et d’arrogance qui voudrait que Pastef se sente assez mûr, assez bien organisé et assez bien implanté pour aller seul à la conquête des électeurs. Ce serait une erreur monumentale.
Ce qu’il faudrait, par contre, c’est d’essayer de travailler ensemble, politiquement, même si les investitures seront très difficiles et ratissent large au-delà même de »Diomaye Président ».
Par exemple, on a entendu Mamadou Diop Decroix dire qu’il doit travailler avec la majorité. C’est ça la voie à suivre. C’est-à-dire augmenter le maximum possible les capacités de la coalition pour avoir davantage d’ancrage dans chaque département du pays afin de maximiser les chances de gagner.
Bien sûr, Pastef aura beaucoup plus de députés que les autres ; beaucoup plus de vice-présidents que d’autres ; le président (de l’Assemblée nationale, ndlr) viendra certainement des rangs de Pastef, mais il ne faut pas exclure les autres. Car, ce serait suicidaire en ce sens que tous ceux qui sont frustrés pourraient tomber entre les mains d’une opposition qui n’a pas dit son dernier mot.
Et si Pastef commet l’erreur de perdre les élections, il va perdre pratiquement perdre le pouvoir parce qu’il serait dans une situation de cohabitation avec une opposition qui ne va pas lui permettre de gouverner correctement, de faire aboutir les réformes au niveau de l’Assemblée nationale.
Et ce sera pratiquement la perte du pouvoir pour le Pastef.
C’est un risque à ne pas prendre. Comme s’ils sont ensemble, ils n’ont qu’à aller ensemble aux élections même si quelque part il me semble que c’est déjà trop tard.
Assane Samb