L’Etat a finalement adopté la même stratégie que celle d’octobre, quand le tribunal de Ziguinchor avait annulé la mesure de radiation d’Ousmane Sonko. Il a en effet estimé que même si le Tribunal de grande instance de Dakar a annulé la radiation et demandé sa réintégration sur les listes, le recours introduit par l’Etat devant la Cour suprême est suspensif. Et qu’en conséquence, le mandataire d’Ousmane Sonko n’était pas fondé à recevoir sa fiche de parrainage encore moins à déposer sa caution devant la Caisse de dépôt et de consignation.
Une attitude de l’Etat qui, aux yeux de beaucoup, est prise au mépris des dispositions du code électoral qui, selon eux, rend la décision ‘’immédiate et exécutive’’. Une position que partagent nombre de spécialistes en droit. A les en croire, en général, la décision de justice en matière électorale et exécutoire. Mais les autorités étatiques ont en effet une autre interprétation de ces textes. Une situation qui a poussé le mandataire de Sonko et son avocat à rencontrer le Président de la Cena aux fins de lui notifier la décision de justice prise ce 14 décembre par le tribunal de Dakar.
L’objectif est certainement de pousser la Cena à mettre en œuvre son pouvoir d’injonction et même de substitution. Une démarche qui a peut de chance d’aboutir car il ne s’agit nullement, pour le moment, d’une saisine officielle devant pousser l’institution à se prononcer. Pis, l’ancien bureau de la Cena a dû faire les frais d’une injonction prise contre la Dge pour que Sonko puisse entrer en possession de ses fiches de parrainage. Et on voit mal le nouveau bureau défier ainsi l’Etat.
Un imbroglio politico-judiciaire qui continue à secouer le landerneau politique et à rendre incertaine la participation de ce leader politique, en détention, à la présidentielle de 2024. Le dernier recours, c’est justement de faire constater tous les refus et les empêchements à exécuter une décision de justice et de tout déposer devant le Conseil constitutionnel tout en espérant que cette juridiction, en vertu des pouvoirs d’investigation et de contrôle que lui donne par exemple l’article L125 du Code électoral, puisse statuer dans l’intérêt de ce candidat à la candidature. Mais, le principal problème actuellement de cette opposition, c’est le facteur temps. Car, il ne reste que cinq jours avant la fin des dépôts des candidatures prévue ce 26 décembre. Il s’y ajoute une situation inédite qui fait que ce leader politique est en prison.
Et qu’un autre verdict de la Cour suprême le concernant est prévu ce 4 janvier 2024. Il s’agit de l’Affaire l’opposant à Mame Mbaye Niang. A cela s’ajoutent les lourdeurs liées aux chargent qui le concernent. En tout état de cause, il serait intéressant, si on devrait en arriver là, que la Cour suprême se prononce sur cette situation pour instituer une jurisprudence sur un candidat en détention et sur qui pèsent des charges lourdes d’ordre criminel.
Assane Samb