À 75 ans, Binta S. a comparu devant le tribunal des flagrants délits de Dakar pour avoir détourné les 6 millions de l’époux de sa petite-fille. Jugée coupable d’abus de confiance, la mamie a écopé de six mois, dont un ferme.
Née en 1948, Binta S. a été jugée pour des faits gênants. L’époux de sa petite-fille a porté plainte contre elle pour abus de confiance portant sur 6 millions francs. De nationalité nigériane, Collins C. E. alias Frédi, 39 ans, avait confié ledit montant à la mamie courant l’année 2022.
Mais, quand il voulu récupérer l’argent en mars 2023, Binta S. a versé dans le dilatoire en soutenant qu’elle a confié les 6 milllions francs à une connaissance qui est partie par la suite en France. Ayant usé de toutes les voies de recours pour régler le problème à l’amiable, le plaignant qui n’a recouvré que 1.600.000 francs, a saisi les éléments de la sûreté urbaine le 7 décembre 2023.
Durant son audition, la mise en cause a reconnu les faits. Elle a laissé entendre qu’elle a confié l’argent à des parents pour plus de sécurité, car elle était très malade. « J’ai remis 300.000 francs à Fatou C., épouse du plaignant, 800.0000 francs à la mère de celle-ci et la somme restante à un parent établi en France », a-t-elle détaillé.
Après s’être engagée à restituer l’argent, Binta S. a été déférée devant le procureur de la République qui lui a décerné un mandat de dépôt ce lundi 11 décembre 2023. Face au juge du tribunal des flagrants délits de Dakar, la prévenue a maintenu ses allégations contenues dans le procès-verbal. Commerçant demeurant à l’unité 10 des Parcelles Assainies, Frédi a fait savoir que c’est un compatriote qui lui a confié une partie de l’argent.
C’est ainsi que son épouse lui a conseillé de le confier à la prévenue. « Je lui ai versé les 6 millions en présence de ma femme », dit-il. Ce que cette dernière a confirmé. En guise de dédommagement, le conseil de la partie civile a réclamé 5 millions francs. À la suite de la représentante du Ministère public qui a requis l’application de la loi, les trois avoctas de la défense ont sollicité la clémence. « Elle a jugé nécessaire de confier la somme à d’autres personnes. Sa fille s’est engagée à payer. La condamner serait froisser les liens familiaux. Elle souffre d’une maladie sérieuse, dont je tairai le nom. Nous comptons sur la clémence du tribunal », a insisté Me Pape Sène. À l’issue des débats, la présidente de la séance a condamné la prévenue à six mois de prison, dont un ferme et à verser 5 millions francs à la partie civile.