Une haute responsable humanitaire de l’ONU a estimé mardi, devant le Conseil de sécurité, que la situation ne faisait qu’empirer en Ukraine et que les souffrances atteignaient « des niveaux intolérables ». Demandée par l’Ukraine et soutenue par l’Équateur et la France, membres du Conseil, la réunion s’est déroulée après que l’Ukraine a rapporté que des tirs de missiles et des attaques au drone par la Russie ont causé un nombre important de victimes civiles et la destruction d’infrastructures civiles dans des villes comme Kyïv, Kharkiv, Sumy, Poltava, Zaporijjia, Lviv et Dnipro.
A l’ouverture de la réunion, la Coordonnatrice des secours d’urgence par intérim, Joyce Msuya, a déclaré au Conseil qu’après deux ans et demi depuis le début de l’invasion de grande ampleur de l’Ukraine par la Russie, « la situation ne fait qu’empirer ». « Le nombre de morts s’alourdit. Les souffrances humaines se poursuivent à des niveaux intolérables », a-t-elle déploré.
L’ONU estime que plus de 11.700 civils ont été tués et plus de 24.600 blessés depuis l’invasion à grande échelle en février 2022. Mme Msuya a souligné que des millions d’Ukrainiens vivent dans la peur car ils « sont confrontés quotidiennement à la mort, à la destruction et à la peur des attaques ».
L’ONU soutient les efforts de secours et, au cours des sept premiers mois de 2024, « quelque 6,2 millions de personnes ont reçu une aide humanitaire », a-t-elle précisé, ajoutant que « les lignes de front mouvantes rendent les opérations humanitaires extrêmement dangereuses et exposent les travailleurs humanitaires à de graves dommages ».
Les attaques systématiques contre les infrastructures énergétiques de l’Ukraine provoquent des coupures d’électricité quotidiennes pour des millions de personnes dans tout le pays, a dit Mme Msuya. Ces pannes limitent l’accès à l’eau, au chauffage, aux réseaux mobiles, à l’Internet et aux transports publics. Elles entravent la capacité des hôpitaux et des établissements de santé à fonctionner et perturbent le système éducatif. La rentrée scolaire a été marquée par des attaques constantes et des dégâts infligés aux écoles.
La haute responsable a rappelé l’impact disproportionné de la guerre sur les femmes et les enfants, qui ont du mal à accéder aux services essentiels et sont exposés à des risques accrus pour leur sécurité, notamment en raison de la violence fondée sur le genre. Elle a dit être préoccupée par l’extension récente des combats à de nouvelles zones des deux côtés de la frontière entre l’Ukraine et la Russie. Ainsi, depuis l’opération militaire menée par l’Ukraine dans la région russe de Koursk, le 6 août, au moins 130.000 civils ont été évacués, selon des responsables locaux russes.