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En perspective des élections locales du 23 janvier 2022, WANEP Sénégal compte remettre en place son dispositif de suivi de la violence et de réponse rapide durant la période électorale, appelé E-MAM (Election – Electoral violence Monitoring, Analysis And Mitigation). C’est dans ce cadre qu’a été organisé un atelier de sensibilisation avec les professionnels des médias sur la Paix et Sécurité en période électorale.
Le contexte électoral sénégalais a très souvent été marqué par des difficultés majeures, la violence en étant une constante. Bien que le Sénégal soit l’un des rares Etats africains à n’avoir pas connu de coups d’Etat, les joutes électorales y représentent une menace non-négligeable à la paix et la stabilité. Car plusieurs processus électoraux au Sénégal ont bien souvent été des cadres d’expression ou d’exacerbation de la violence sous des formes verbales et/ou physiques, ayant le plus souvent des jeunes comme acteurs et sujets, avec pour conséquences la destruction des biens privés et publics, les blessés, les pertes en vies humaines. Selon le coordonnateur national de Wanep Sénégal, Alfred Gomis, cet atelier s’inscrit dans le cadre des activités pour la mise en œuvre de leur dispositif de suivi et d’atténuation de la violence en période électorale.
« A chaque fois qu’il y a élection dans les pays de l’Afrique de l’Ouest où Wanep a un bureau, le dispositif EMAN est mis en œuvre pour la prévention et la préservation de la paix », dit-il. Pour Moudjibou Rahmane Baldé, consultant formateur, la rencontre d’aujourd’hui à plusieurs objectifs.
Il s’agit de discuter avec les journalistes, les sensibiliser sur le rôle et leurs responsabilités. « Il faut les impliquer, qu’ils comprennent les éléments relatifs à la diffamation, à l’intox (pendant les élections), comment les gérer dans les réseaux sociaux. En effet, c’est un facteur nouveau qui intervient pendant les élections. Les réseaux sociaux parfois font véhiculer des messages qui peuvent faire basculer le pays », insiste le formateur.
S’agissant du choix du thème, il se justifie par un contexte particulier, les Locales étant très sensibles. Notre interlocuteur ajoute : « Aujourd’hui, on assiste à un dialogue de sourds entre les différents acteurs. Les médias ont un rôle important à jouer là-dessus. Il faudra anticiper pour pouvoir éviter cela. Nous sommes dans un cercle de feu : c’est le cas de la Guinée et du Mali et la recrudescence en Afrique des coups d’Etat. Tous ces gens tapis dans l’ombre utilisent ces moments essentiels pour un pays pour pouvoir semer le chaos. Et nous serons déjà dans quelques années un pays pétrolier. C’est un élément nouveau qu’il faudra intégrer. Comment les journalistes vont traiter l’information en période électorale pour empêcher notre pays de sombrer. »
Avec cette formation, les participants seront sensibilisés et mieux outillés pour traiter l’information électorale avec beaucoup de recul, de professionnalisme. Par ailleurs, ils auront en bandoulière l’éthique et la déontologie afin que l’information véhiculée ne soit point source de tension.
