Les boulangers et le ministre du commerce ne parlent plus le même langage. La baguette de 200 F Cfa reste la source de discorde. Ainsi, la Fédération nationale des boulangers et le Regroupement national des boulangers comptent aller en grève à partir de la semaine prochaine.
La Fédération nationale des boulangers et le Regroupement national des boulangers annoncent une suspension de la production de pain, à partir de la semaine prochaine. Leur président, Amadou Gaye, a dénoncé les menaces et convocations à l’endroit de leurs membres. « Depuis que nous avons annoncé les modifications sur le pain, nous sommes victimes de menaces et de convocations. Nous comptons ainsi exprimer notre mécontentement », fait-il savoir. Amadou Gaye annonce la possibilité de continuer la grève, si une solution n’est pas trouvée. Ce mouvement d’humeur va s’étendre sur l’étendue du territoire national pour « régler la vérité des prix et exiger la démission de la ministre du Commerce », Aminata Assome Diatta.
Leur porte-parole Djibril Faye, rappelle qu’en 2018, l’État du Sénégal avait augmenté le prix du sac de farine et 13.200 à 17.300 FCFA sans l’aval des boulangers. «Nous voulons l’augmentation du prix du pain à 175 Fcfa ou la baisse du prix du sac de farine », a dit M. Faye. Djibril Faye et ses camarades appellent la ministre du Commerce à quitter ses fonctions. Aujourd’hui, ces boulangers cherchent à parler directement au président de la République, Macky Sall.
Pour rappel, les boulangers avaient décidé d’aller en grève à la fête de la Tabaski. Ils ont renoncé suite à la demande d’un guide religieux. Sur leur plateforme revendicative, ils avaient soutenu que depuis plusieurs années, le secteur de la boulangerie traverse des difficultés de divers ordres qui entravent sa croissance au profit d’un pan incontrôlable de l’informel. Ils invitaient le gouvernement à faire des efforts pour assainir le milieu en impliquant d’avantage les autres services techniques à savoir la police, la gendarmerie, le service d’hygiène et l’environnement. Ils n’avaient pas manqué de dénoncer que sur le terrain que la réglementation n’est pas appliquée avec l’anarchie totale notée avec la vente du pain à l’intérieur des boutiques de quartier sans respect des normes d’hygiène, la livraison du pain dans des pousse-pousse des sacs en bandoulière, des voitures non conformes aux exigences réglementaires, l’installation des kiosques à pains devant les boutiques de quartier sans aucuns respects de la distanciation entre une boulangerie et un point de vente agréé, non-respect des normes d’hygiène dans le transport et la vente du pain, l’ouverture de nouvelles boulangeries sans aucuns respects des normes de distance et les dispositions réglementaires à observer avant ouverture.
Ces boulangers promeuvent les formats de pain aux prix de 100 f et 200f afin de diminuer leur charge de production et avoir un gain pour mieux survivre en attendant l’application des textes qui régissent la boulangerie.
NGOYA NDIAYE