La chambre criminelle de Dakar a examiné ce mardi 25 mars 2025 le dossier d’Abdoul Hamid F., un vendeur de véhicules de 35 ans, accusé de viol par son amante. Après près de deux années de détention préventive, l’homme marié persiste à clamer son innocence, affirmant qu’il s’agissait d’une relation consentie.
La dame Rokhaya D. aurait été victime de viol le 4 mai 2023, à 21 heures. Deux heures après les faits, elle s’est présentée à la brigade de la gendarmerie de la Foire pour déposer une plainte contre son petit-ami, Abdoul Hamid F. en détention provisoire depuis le 17 mai 2023. D’une voix tremblante, la jeune femme a expliqué que lors de leur deuxième rencontre dans l’appartement de l’accusé à Ouest Foire, Abdoul Hamid F. aurait forcé un rapport sexuel malgré sa résistance. Elle affirme avoir été giflée et pénétrée après être tombée du lit. Le certificat médical atteste de déchirures hyménéales récentes. Après près de deux années d’incarcération, le trentenaire était hier, à la barre de la chambre criminelle de Dakar. Mais, il s’est défendu, arguant que les relations étaient consenties. Dans la foulée, Abdoul Hamid a reconnu deux rencontres intimes, mais nie toute violence, expliquant que la plaignante aurait inventé le viol par frustration après avoir découvert son statut marital. « Elle était consentante. Je ne l’ai jamais forcée. Après l’acte sexuel, je me suis mis au balcon pour parler au téléphone avec ma femme qui est à Paris. C’est sur ces entrefaites qu’elle a découvert mon statut de marié. Frustrée, elle crée cette histoire de viol », a-t-il soutenu. Le juge a évoqué l’audio dans lequel l’accusé présentait des excuses. Abdoul Hamid a d’abord nié son existence, avant d’admettre qu’il avait été envoyé sous conseil d’un ami durant sa garde à vue, sans pour autant reconnaître le viol. Âgée de 24 ans au moment des faits, la partie civile, habitante de Mbao, n’a pas comparu à l’audience. Son avocat a réclamé 10 millions francs en guise de réparation, insistant sur la crédibilité des déclarations de sa cliente et des preuves médicales. À la suite du maître des poursuites qui a requis l’application de la loi, les trois avocats de la défense ont souligné l’absence de preuves matérielles et les contradictions dans le récit de la plaignante. Me Dieye a avancé que Rokhaya D. aurait agi par regret après leur relation, cherchant à « faire subir à l’accusé des moments d’incarcération ». Le tribunal doit trancher le 8 avril prochain.