En l’absence du Chef de l’Etat en voyage en Chine, le Premier Ministre Ousmane Sonko, qui assure l’intérim de la gestion du pouvoir, a annoncé de nouvelles mesures contre le Conseil économique social et environnemental (CESE) et le Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT). Il s’agit d’en bloquer le fonctionnement afin qu’aucune dépense ne puisse être faite au nom de ces institutions.
A l’en croire, dès son arrivée, le Président Faye va limoger les présidents de ces institutions. A l’en croire, il n’y aura pas de motion de censure avant le 12 septembre et après cette date, ces députés auront d’autres chats à fouetter. Sous-entendu qu’ils vont perdre leur statut. Une vraie déclaration de guerre. Car, manifestement, Sonko n’a pas du tout digéré le rejet par l’Assemblée du projet de loi dissolvant le Hcct et le Cese. Pis, il n’a pas supporté que l’opposition ait agité l’idée de la motion de censure. Alors, il sera radicalise.
Pourtant, parallèlement, l’Assemblée accélère la procédure de destitution du Gouvernement avec la motion de censure. Le bureau a été convoqué hier pour ‘’information’’. Reste maintenant à savoir si le Président Faye sera dans les mêmes dispositions d’esprit que son Pm. Il est la clef de voûte des institutions et a le devoir de prendre de la hauteur pour se hisser au-dessus de la mêlée.
Mieux, il a un devoir de pacification et de stabilisation du pays. Donc, il doit éviter toute démarche aux allures de « gatsa-gatsa » pour éviter de donner des contre-exemples à une population déjà largement éprouvée par des défis de survie. Si ce bras de fer continue, les conséquences sur le plan politique seront d’autant plus regrettables qu’il faudra organiser des législatives aux allures de présidentielle. Benno voudra prendre sa revanche et la majorité ne pourra pas supporter de perdre les législatives, parce que ce serait un camouflet, une humiliation même.
Ce sera la reprise d’une guéguerre politique qui a tenu en otage le peuple sénégalais de 2021 à 2024.
Assane Samb