Le continent africain commence déjà à souffrir de la guerre en Ukraine. À preuve, le kérosène risque de se faire rare. Hier, la Société de manutention de carburants aviation (SMCady), détenue par plusieurs groupes pétroliers étrangers, a clairement annoncé qu’elle ne pourrait plus poursuivre l’avitaillement des aéronefs. Chose incompréhensible, pour Meissa Babou.
L’aéroport de Dakar est frappé par une pénurie de kérosène en raison « d’une conjoncture internationale défavorable » et son opérateur appelle les compagnies aériennes qui y atterrissent à assurer elles-mêmes leur approvisionnement en carburant pour les vols de retour. Pour l’économiste Meissa Babou, il serait inconcevable pour notre pays de ne pas en avoir car il y va de la crédibilité de l’aéroport international Blaise Diagne.
Depuis le début de la guerre en Ukraine fin février, les cours du pétrole se sont envolés sur les marchés mondiaux, alimentant une forte hausse des prix des carburants dans de très nombreux pays. « Le système d’approvisionnement en kérosène » est « fortement perturbé » à cause d' »une conjoncture internationale défavorable » conjuguée à des « tensions inédites sur les prix de certaines matières premières », indique un communiqué de l’Aéroport international Blaise-Diagne de Dakar (AIBD) publié dans la nuit de lundi à mardi.
Face à cette situation, Meissa Babou qui intervenait à travers les ondes de Walf, note que quand on gère du stock à la production, il y a ce que l’on appelle la gestion des stocks. « Il y a des paramètres à prendre en compte. Quand on me dit qu’il y a une crise liée à la guerre en Ukraine, d’accord, mais pas de Kérosène sur le plan international, non ! Il y va de la crédibilité de l’aéroport car beaucoup d’avions qui passent par ici sont en transit. Parce qu’ils quittent l’Asie pour aller en Europe ou l’Afrique du Sud pour aller à l’est ou aller en Amérique », dit-il.
La compagnie nationale Air Sénégal a tenu hier à rassurer ses clients. Elle annonce, dans un communiqué, le « déroulement normal de son programme de vols habituels avec les mêmes horaires », en dépit de la pénurie de kérosène.
Pour rappel, la Société de manutention de carburants aviation (SMCady), détenue par plusieurs groupes pétroliers étrangers, indique que « les opérations d’avitaillement des aéronefs ne pourront plus se poursuivre à compter de mercredi 20 avril » à la mi-journée, « pour une durée provisoire de deux semaines ».
MOMAR CISSÉ