La dernière sortie du Garde des Sceaux Me Malick Sall sur l’affaire « Boy Djinné » se passe de tout commentaire sur les réseaux sociaux.
Si certains sont incapables de s’exprimer en bon français, d’autres ont de véritables problèmes de communication. Leurs sorties sont souvent catastrophiques. Le ministre de la Justice est dans ce lot de mauvais communiquant. Voilà un homme qui enchaine gaffe sur gaffe. Interrogé sur l’affaire « Boy Djiné » et l’évasion spectaculaire de ce dernier, le Garde des Sceaux a encore lâché un commentaire qui alimente les débats au Sénégal.
« Boy Djinné est un citoyen comme tout le monde, et moi je compatis aujourd’hui à sa situation. Le seul problème de Boy Djiné c’est qu’à chaque fois qu’il s’évade et qu’on le rattrape, on est obligé de le condamner encore. Mais sa famille peut se rassurer qu’on fera le maximum pour lui permettre de rejoindre sa famille très prochainement », a déclaré Me Malick Sall. Vous avez bien entendu ! Après l’affront national dû à cette affaire, le ministre voudrait faire libérer le Michael Scofield sénégalais. Décidément il faut faire beaucoup de boucans pour se faire entendre dans ce pays.
Cette nouvelle sortie se passe de tout commentaire. Si beaucoup de sénégalais estime que « Boy Djiné » doit être libéré, d’autres par contre ne sont pas trop emballés par la manière dont les choses sont faites. « Donc la justice est décidée par le gouvernement. Il ne fallait pas dire cela », écrit un internaute sur Facebook. « Ce n’est pas ton rôle monsieur le ministre, voilà ce qu’on dit. Cela montre nettement que vous manipulez la justice. Vous ne devez pas pouvoir libérer un détenu. La grâce appartient au président », rajoute un autre internaute.
Cette sortie du ministre de la Justice est prématurée. Libérer un détenu est un privilège réservé aux juges qui sont censés dire le droit dans toutes les affaires. Si le Garde des Sceaux fait allusion à une éventuelle grâce, ce privilège aussi est exclusivement réservé au chef de l’Etat. On ne peut pas danser plus vite que la musique et Me Malick Sall n’est pas dans le secret des Dieux. Ce dossier est entre les mains du juge d’instruction qui est en mesure de dire si oui ou non « Boy Djiné » mérite d’être libéré ou pas.
Cette nouvelle sortie du ministre donne raison à ceux qui pensaient que l’affaire « Boy Djiné » était une diversion pour faire oublier l’achat de l’avion présidentiel. Me Malick Sall se doit de remuer la langue sept fois avant de parler. Car lorsqu’un ministre parle, c’est la République qui parle.