Le Mouvement des entreprises du Sénégal (MEDS) a tenu la 23e session de son assemblée générale (voir par ailleurs). Un événement qui confirme l’assiduité de cette organisation patronale qui, après plus de deux décennies d’existence, a su cerner les enjeux et continue de relever les défis d’une économie résiliente et émergente. Innovante surtout ! ‘’Un projet de société’’.
Présenté comme tel, le MEDS soutenu par des valeurs morales et éthiques profondément ancrées présente une vision cohérente dans la mise en œuvre de la stratégie de développement de ses membres, au bénéfice d’un secteur privé rayonnant dans un environnement des affaires en pleine mutation. Cette mutation a d’ailleurs motivé l’élaboration d’une nouvelle version du Plan Sénégal Emergent (PSE) dont la finalisation est prévue dans le courant du premier semestre 2023.
Le PSE (PAP3) pour la période post 2023, promet ainsi d’intégrer des solutions suffisamment novatrices pour lever les contraintes qui étranglent le secteur privé. Le contenu local surtout, aura une belle place dans cette nouvelle orientation du PSE. Le concept bénéficie d’un cautionnement légal avec la loi 2019-04 de février 2019 qui prévoit et organise son effectivité dans le secteur des hydrocarbures. Mieux, il y a une sorte de « police » qui veille à l’application effective de ce contenu local. Une avancée majeure qui, sans doute, devrait inspirer une certaine ‘’rétroactivité’’ de la volonté politique pour étendre les tentacules de ce contenu local dans d’autres secteurs d’activité qui, avant la ‘’révolution’’ du pétrole du gaz, ont toujours été les mamelles de l’économie sénégalaise.
Conformément aux vœux et initiatives répétées du MEDS pour une émergence du secteur privé national de manière globale, les décideurs devraient travailler à l’émergence de Pme, de Pmi et autres Tpe aptes à « porter la locomotive d’un développement économique et social du Sénégal ». C’est un gage de résilience dans un monde où toutes les économies ou presque adoptent le modèle d’un développement endogène pour ne pas dire « introverti ». Alors que les pays en développement subissent encore le choc brutal de la pandémie à Covid 19, le conflit russo-ukrainien vient confirmer que malgré plusieurs serments, les initiatives prises « en faveur » des pays du sud ont menti ; tant pis pour ceux qui n’ont rien appris de la 5e conférence ministérielle de l’OMC tenue à Cancun en 2003.
Le Mdes, en phase de balbutiement, n’avait que trois ans ; aujourd’hui, il en a 23, un âge suffisamment mûr pour comprendre que la grande ouverture de la commande publique, la préférence nationale, bref le soutien au secteur privé national est plus qu’une urgence que ne peuvent résoudre de simples vœux pieux. Il faut agir vite et se soucier peu ou pas de ceux qui s’empressèrent d’assimiler « la primauté (accordée) à la souveraineté du peuple » à un « nationalisme » de mauvais aloi.
Le concept Senghorien ‘’ouverture et enracinement’’ épouse bien les contours d’une économie émergente, résiliente et innovante. Cela aussi, le MEDS et son président l’ont compris et certainement intégrer dans leurs revendications de conquêtes dont le plaidoyer sera porté par
la présidente du haut conseil du dialogue social.