Dans une déclaration publiée sur ses réseaux sociaux, Mansour Faye a demandé au Président de la République de déclassifier le rapport de vérification administrative et financière du Conseil économique, social et environnemental (CESE). Le maire de Saint-Louis demande à son ex collègue Aminata Touré de l’appuyer dans sa proposition si elle n’a rien à se reprocher et estime que c’est une question d’objectivité de la part du régime actuel de rendre public ce rapport qui date de 2020.
Convoqué à la division des investigations criminelles pour une affaire le concernant, Mansour Faye semble vouloir y aller avec son ex collègue Aminata Touré. En effet, l’ancien ministre des transports a interpellé le Président de la République sur sa responsabilité de faire preuve de transparence en rendant public tous les rapports des corps de contrôle comme il l’a déjà commencé. C’est dans ce cadre qu’il a demandé au chef de l’État de déclassifier le rapport de l’inspection générale d’Etat (IGE) sur le Conseil économique, social et environnemental dirigé à l’époque par l’actuelle haute représentante de Bassirou Diomaye Faye. « Ainsi, au nom de la reddition des comptes, la transparence et l’équité (sic!!!) que vous et votre parti, la secte PASTEF, prônez, sauf si ce n’est faussement, je vous saurais gré de bien vouloir procéder à la déclassification du rapport objet de l’ordre de mission numéro 000xx/CAB.PR.IGE de décembre 2020. Cette mission a consisté à la vérification administrative et financière du Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE) sous la Présidence d’Aminata TOURÉ, votre actuelle si « haute représentante » qui vous précipitera à la trappe », a-t-il déclaré. Le maire de Saint-Louis estime que c’est une question d’objectivité et que si Mimi Touré n’a rien à cacher ou à se reprocher, elle devrait être à l’aise pour l’appuyer dans cette requête de déclassification de ce rapport concernant, en partie, sa gestion. Sur un autre registre, Mansour Faye s’est indigné des propos du Président de la République consistant à appeler le peuple à faire pression sur la justice pour qu’elle fasse son travail. Pour lui, c’est une « hérésie pour ne pas dire bizarrerie, d’autant plus étonnante qu’elle émane du Président qui s’agrippe à son poste ( contrairement à ce qu’il avait promis ou vendu au peuple) dans le Conseil supérieur de la magistrature ». Il rappelle, à cet effet, l’article 90 alinéa 2 de la Constitution qui dispose que « les juges ne sont soumis qu’à l’autorité de la Loi dans l’exercice de leurs fonctions ». D’ailleurs, il indique que cette déclaration de Bassirou Diomaye Faye en dit long sur le pourquoi du non respect de l’arrêt du juge des référés qui a sommé aux autorités de lui notifier son interdiction de sortie du territoire.
El HADJI MODY DIOP