La demande sociale reste une équation pour le gouvernement d’Ousmane Sonko. Ce dernier avait promis donc d’ici au 15 mai de prendre des mesures. Un engagement fort suite à la prise de fonction du pouvoir afin de mettre un plan-programme pour alléger le coût de la vie.
« Le gouvernement devrait prendre le taureau qu’est la société sénégalaise, par les cornes. Quand le pouvoir et la société changent, la gouvernance obéit. Le malentendu entre le gouvernant et son peuple a toujours produit un climat de méfiance, la perte de confiance et des frustrations sociales et économiques. La sanction est un pas vite franchi par les mauvaises langues », a laissé entendre Mamadou Sy Albert analyste politique. En effet, il a rappelé que ce sont près de 54 % des électeurs sénégalais qui ont élu le Président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye.
Bien que le choix du changement de cap ne souffre de doute électoral à la lumière de la volonté exprimée par les électeurs. Les citoyens ont choisi de changer de pouvoir et de gouvernance des affaires publiques. « La majorité écrasante des citoyens attend donc du ciel et de la terre le changement promis par le Chef de l’Etat et son gouvernement. La demande sociale grossit depuis l’installation de la nouvelle équipe au pouvoir. La baisse des prix des denrées de première nécessité, du coût de la vie, le logement, le téléphone, l’électricité, sont parmi les doléances sociales les plus pressantes », fait-il savoir.
A ce titre, les sénégalais attendent, les annonces concrètes et libératrices du gouvernement. « Vous avez promis, on attend des actes concrets mesurables dans les poches vides et les paniers pauvres en poisson, en viande et en légumes. Dans ce sillage des pressantes attentes se transformant en chantages post- électoraux, les solutions du gouvernement sont également attendues pour faire face aux inondations, à l’accès aux services de base, au mouton de Tabaski et au Magal de Touba. Entre les lignes des attentes à satisfaire ici et maintenant, on constate la continuité des habitudes ancrées dans la société sénégalaise », a ajouté Albert. Ainsi, en attendant la pluie et le beau temps, on croise les doigts et on prie Dieu, le Tout Puissant. Selon Mamadou Sy Albert, consommer, dépenser, vivre sans le moindre effort collectif, le gouvernement ne se doute de rien et joue en douceur le jeu et la musique populaire mais entretient consciemment ou inconsciemment l’illusion de pouvoir résoudre les urgences et de satisfaire les besoins primaires des citoyens. « Le peuple fatigué a sans doute ses raisons. L’économie a elle aussi, sa rationalité, ses règles et sa logique marchande intraitable. La vie a tout simplement un coût. Le changement de régime et de gouvernance ont des liens insondables avec les changements des mentalités et des comportements », a renchérit l’analyste.
MOMAR CISSE