Lors d’un sommet à Accra, les dirigeants de l’organisation régionale infléchissent leur principe de « tolérance zéro » pour évaluer les situations de crise au cas par cas.
Rester fermes sur leur principe de « tolérance zéro » envers les coups d’Etat, quitte à abîmer un peu plus leurs économies par d’impopulaires sanctions, ou jouer le compromis, au risque de conforter l’assise des putschistes qui tiennent le pouvoir au Mali, en Guinée et au Burkina Faso. Placés devant ce dilemme, les dirigeants d’Afrique de l’Ouest, réunis dimanche 3 juillet en sommet à Accra, au Ghana, ont choisi de maintenir une approche au cas par cas. Les décisions de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) dessinent cependant une inflexion favorable aux militaires qui se sont emparés du pouvoir dans leur pays.
La prise de position la plus attendue concernait le Mali, avec l’annonce de la levée immédiate du blocus commercial et financier instauré six mois plus tôt. Les frontières avec le Mali seront rouvertes et les diplomates régionaux pourront revenir à Bamako, la capitale.
Un train de sanctions avait été adopté le 9 janvier alors que la junte au pouvoir à Bamako proposait une transition pouvant durer jusqu’à cinq ans et semblait prête à toutes les ruptures pour conserver le pouvoir.