La mesure de baisse des prix des denrées de grande consommation est désormais effective. La nouvelle structure des prix homologués entrera en vigueur dès la semaine prochaine, à l’issue du Conseil nationale de la consommation. Mieux, pour une maîtrise du marché et éviter de revivre les échecs des régimes précédents dans ce sens, le gouvernement prévoit la création et le retour de la Société national de distribution (SONADIS).
Le gouvernement a décidé, comme mesure d’accompagnement, de mettre la régulation et la maîtrise des prix au centre de tout, par le renforcement du contrôle économique. Pour assurer cette régulation, le gouvernement va revenir au système des magasins témoins dans toutes les localités. Ils vont être mis en place, en impliquant les jeunes et les femmes. Les moins jeunes s’en rappelleront, la SONADIS qui était une société de l’Etat qui parvenait à réguler les prix. L’information a été confirmée par le secrétaire général du gouvernement, Ahmadou Al Aminou Lô, qui était en conférence de presse d’annonce des nouvelles mesures pour une baisse du coût de la vie hier, jeudi 13 juin 2024.
L’annonce marque donc une renaissance d’une politique de contrôle des prix et de lutte contre l’inflation initiée au temps du régime socialiste. En effet, la Société nationale de distribution (SONADIS) était une grande chaîne de distribution sous la responsabilité de l’Etat, qui avait un contrôle total sur les coûts. Cette nouvelle baisse annoncée sur les coûts des denrées de première consommation n’est pas une initiative nouvelle. Elle a été décidée par les anciens régimes, sans que l’effectivité ne soit durable.
En septembre 2022, le président de la République, Macky Sall, a présidé les concertations sur la lutte contre la cherté de la vie. A l’issu de celle-ci, plusieurs mesures, pour renforcer le pouvoir d’achat des Sénégalais, ont été décidées.
Déjà, après l’indépendance, alors que les grandes compagnies, les comptoirs commerciaux et les maisons de commerce coloniaux cherchaient leur nouvel équilibre en se spécialisant notamment dans le commerce des véhicules, des machines et des appareils, devenant des boutiques de luxe, il sera créé la SONADIS (à la suite de SOSECOD en 1961), à l’initiative de la SCOA, avec un capital de 50 millions, souscrit à concurrence de 23% par la SCOA et 77% des actions étant réservées à environ sept cents (700) commerçants sénégalais. La Société nationale de distribution (SONADIS), en plus des nouveaux quartiers de Dakar, avait des magasins installés un peu partout dans le pays, jusque dans les grands villages polarisant plusieurs autres petits hameaux dans le monde rural. Des denrées alimentaires et de grandes consommations aux fournitures scolaires, etc. les magasins de la SONADIS offrait une multitude de services à des prix défiant toutes concurrences aux populations des zones qu’elles couvraient. Conformément à l’idée qui a motivé la création, après l’indépendance du Sénégal, par l’Etat, de la SONADIS : mettre en place un service de proximité.
Cette société faisait la fierté de la population sénégalaise, jusque vers les années 1990. Reste à voir si le retour et l’opérationnalisation du modèle SONADIS, préconisé par les nouvelles autorités, permettra une régulation des prix.