La Ligue Sénégalaise contre le Tabac tire la sonnette d’alarme sur la situation de non application de la loi anti-tabac votée depuis le 14 mars 2024. A ce point précis, la LISTAB attire l’attention du Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, du Premier Ministre Ousmane Sonko, et du Nouveau Ministre de la Santé Monsieur Ibrahim SY, sur ce phénomène. D’après Amadou Moustapha Gaye et Cie si des mesures immédiates ne sont pas prises, nos populations subiront l’aggravation de maladies liées au tabac.
Amadou Moustapha Gaye, président de la Ligue sénégalaise contre le tabac (Listab), alerte les nouvelles autorités sur ce combat qui, selon lui, est à «reculons».
Lors de la célébration de la Journée mondiale du tabac du 31 mai dernier, Amadou Moustapha Gaye, président de la Ligue sénégalaise contre le tabac (Listab), a montré que son engagement contre ce fléau reste intact. «L’impasse que traverse la lutte contre le tabac au Sénégal découle du fait que tous les ministres qui se sont succédé au ministère de la Santé depuis le départ de Dr Awa Marie Coll Seck, à qui d’ailleurs nous rendons un hommage bien mérité pour son engagement personnel qui a fait avancer positivement la lutte contre le tabac au Sénégal, n’ont été d’aucun apport car n’ayant posé aucun acte positif significatif, notable ou durable allant dans le sens de consolider ou de préserver les acquis déjà obtenus de haute lutte par la Société civile», fait savoir M. Gaye. «La situation de la lutte antitabac au Sénégal est catastrophique. Malgré d’énormes efforts consentis et des résultats obtenus grâce à l’engagement des véritables acteurs, la lutte contre le tabagisme continue de rencontrer des obstacles du fait tout simplement de certaines attitudes incompréhensibles auxquelles elle a été confrontée durant les passages des ministres qui ont succédé à Madame Awa Marie Coll Seck. Cette situation d’impasse est aussi le résultat des comportements indélicats de certains acteurs de la Société civile qui, par leurs agissements incompréhensibles, répréhensibles et blâmables, décrédibilisent la réputation et la fiabilité de la lutte antitabac au Sénégal et en Afrique», appuie-t-il.
L’industrie du tabac et certains partenaires en prennent pour leur grade. «Nous dénonçons l’ingérence de l’industrie du tabac, mais aussi l’immixtion de certains partenaires. Car autant nous fustigeons l’ingérence de l’industrie du tabac, autant aussi nous dénonçons l’immixtion de certains partenaires dans le fonctionnement des organisations de la Société civile, mais aussi leur immixtion inacceptable dans les affaires et décisions de l’Etat et du gouvernement de la République du Sénégal. Car un partenaire, quelle que puisse être sa qualité, n’a le droit de critiquer, de s’ingérer ou de remettre en cause les décisions de l’Etat ou du gouvernement souverain du Sénégal», poursuit M. Gaye. «Nous interpellons l’Etat du Sénégal, car la loi antitabac, votée le 14 mars 2014, est en souffrance. Elle est en souffrance pour non-application par l’Etat du Sénégal, car certains textes règlementaires, qui doivent régir et renforcer les dispositions juridiques et complémentaires de la loi contre le tabac, manquent d’être concrétisés sans que personne ne puisse nous fournir des explications», regrette-t-il.
Le coût annuel du tabagisme au Sénégal
Au Sénégal, le coût annuel du tabagisme est estimé à près de 122 milliards de F Cfa dont 74 milliards consacrés aux dépenses de soins de santé liés à ce fléau. Les ménages supportent 71 milliards des coûts par an et l’Etat dépense 51 milliards pour le traitement des patients souffrant des maladies liées à la consommation des produits du tabac.
Les pertes de revenus dues à l’absentéisme des patients et leurs accompagnants au travail et celles liées au décès des patients avant la retraite s’élèvent à 48 milliards de F Cfa. «Le traitement des maladies non transmissibles imputables à la consommation des produits du tabac absorbe 17% du budget que le Sénégal alloue annuellement au secteur de la santé.
Et les dépenses directes sont de 74 milliards de F Cfa, se répartissant entre les dépenses directes médicales (69 milliards de F Cfa) et celles non médicales (5 milliards de F). Au Sénégal, les jeunes et les enfants sont encore très exposés au tabac. La preuve est l’enquête du Gyts : environ 13% des jeunes sénégalais sont exposés au tabagisme secondaire chez eux, et plus de 25% à l’intérieur des lieux publics. Au Sénégal, le tabagisme chez les adultes, c’est un demi-million de Sénégalais fumeurs, soit 0, 6% de la population adulte, et un pourcentage de 11% chez les garçons et 6% chez les filles», note M. Gaye.