Ce réseau mis en place va permettre d’identifier les acteurs régionaux, politiques et culturels, en mesure de contribuer substantiellement aux activités d’animations scientifiques et culturelles. Cette initiative « réseau des artistes, activistes, chercheurs et écrivains contre le racisme » vise à optimiser le pouvoir de la créativité, de l’écrit, des cultures urbaines, du patrimoine immatériel, comme outil de lutte contre le racisme en engageant ces acteurs à soutenir les efforts de l’Unesco à la préparation du prochain Forum mondial contre le racisme (2024) et de la célébration du 30e anniversaire des personnes mise en esclavage (2024).
Les discriminations et le racisme. Deux maux dont souffrent les Africains. Ils éprouvent de la discrimination par rapport au travail, à l’ascendance, aux conditions physiques des individus vivant avec un handicap, et tous les autres types de discrimination. En effet, ce réseau est né d’une réflexion au sein de l’Unesco qui travaille « quasiment depuis les années 60 sur la question du racisme, de la discrimination et l’organisation a accéléré le travail après l’assassinat de Georges Floyd. »
Selon Mamadou Dramé, Professeur à l’Ucad et coordonnateur du réseau des écrivains, intellectuels et artistes africains contre le racisme et les discriminations, il s’agit de fédérer à la fois les artistes, les intellectuels, principalement des chercheurs qui sont à l’université, mais également les artistes pour les mettre ensemble, pour réfléchir ensemble sur ces activités pour ce qui concerne la lutte contre le racisme, l’esclavage, les discriminations en Afrique. « Un réseau que l’on veut national certes mais l’ambition c’est d’avoir un réseau africain et d’aller progressivement à partir du Sénégal. » A ce titre, ce réseau peut servir de relais pour les autres réseaux qui vont se former un peu partout en Afrique. Selon notre interlocuteur, c’est une première, mais l’ambition n’est pas seulement de s’arrêter au Sénégal. « Il s’agit d’avoir une ouverture sur l’Afrique. Et c’est un réseau également qui met en relation des chercheurs en sciences du langage, en histoire, littérature, civilisation, philosophie, en géographie, donc dans toutes ses disciplines qui mettent en relation des écrivains, des cinéastes, des journalistes », a-t-il déclaré.
A en croire Tabue Nguma, Chef du secteur des sciences sociales et humaines du bureau régional de l’Unesco à Dakar, on a pu constater dans les différents travaux qui ont été faits notamment, en réfléchissant avec une série d’experts sur un projet de lutte contre le racisme. « C’est que l’Afrique est étrangement très absente de la discussion du racisme et des discriminations. Et pourtant, il est difficile de comprendre la trajectoire du continent sans mobiliser ce concept de race. Donc, il était important pour nous en quelque sorte de ramener, de réactiver les réflexions africaines et la position des Africains autour de cette question », a-t-il dit lors de la cérémonie de mise en place qui s’est tenue aux maisons urbaines de Ouakam hier.
Décidés à poursuivre la sensibilisation, ses initiateurs comptent bien occuper le terrain pour avoir des éléments de plaidoyer et permettre aux gouvernements de prendre les décisions qu’il faut. En outre, la question du racisme est très importante et le Sénégal joue encore une fois une place prépondérante surtout avec la production de la musique urbaine particulièrement le rap. On a d’abord envie de commencer par le Sénégal parce qu’il y a un tissu qui est extrêmement dense. On pense aussi qu’on peut fédérer autour de l’université Cheikh Anta Diop qui a vraiment un réseau de chercheurs de grande qualité », a ajouté ce dernier. Il est prévu des activités connexes l’année prochaine tout en misant sur le forum mondial contre le racisme, la célébration du 30ème anniversaire des personnes qui sont mises en esclavages entre autres.