Ces auditeurs prennent part à la 8e session de formation en Droit international des Droits de l’Homme, axée sur la lutte contre les nouvelles formes de criminalité. La formation est organisée par la Fondation Friedrich Naumann pour la Liberté et la Fondation René Cassin.
Cette formation, axée sur la lutte contre les nouvelles formes de criminalité telles que la cybercriminalité, le cyber harcèlement, l’exploitation sexuelle des enfants, les crimes économiques et la criminalité environnementale, regroupe 60 auditeurs issus de 12 pays africains.
A l’ouverture des travaux, ce lundi 27 mai 2024, Mme Alexandra Heldt a expliqué que la criminalité organisée inclut la traite des êtres humains, le trafic de migrants et de drogue, les biens illicites et de contrefaçon ainsi que le trafic de biens culturels, particulièrement alarmant. Alexandra Heldt, directrice Afrique de l’Ouest de la Fondation Friedrich Naumann, a précisé que cette formation répond à un besoin urgent de s’attaquer aux nouvelles formes de criminalité qui menacent la stabilité et le développement en Afrique, et plus particulièrement la Côte d’Ivoire.
La Côte d’Ivoire en tant que point de transit et de destination pour cette pratique, est confrontée à des défis importants dans la lutte contre les réseaux criminels qui non seulement enrichissent les organisations illégales, mais portent atteinte aux droits fondamentaux des personnes.
Parallèlement, insistera-t-elle, les crimes économiques tels que l’évasion fiscale, le blanchiment d’argent et les activités économiques illicites minent les économies africaines en détournant des fonds essentiels destinés au développement des Etats du continent. Selon la Banque africaine de développement, l’Afrique perd chaque année près de 50 milliards de dollars à cause des flux financiers illicites. Un montant qui surpasse l’aide publique au développement reçu par le continent.
L’ONG Environmental investigation industry a fait savoir que l’exploitation illicite du bois en Afrique de l’Ouest cause une perte annuelle de revenus estimée à 17 millions de dollars pour la région. La criminalité environnementale, elle, comprend le trafic d’animaux, les exploitations illégales des forêts et des espaces marins. « En formant des experts comme des magistrats, les forces de sécurité et de défense, les avocats capables d’élaborer les stratégies de lutte contre la criminalité tout en protégeant les droits de l’homme, cette session contribuera de manière significative à la sécurité et au développement durable en Afrique et en Côte d’Ivoire plus particulièrement », a soutenu Alexandra Heldt.
Pour Ameline Tison, chargée de programme de la Fondation René Cassin, les criminalités s’internationalisent, ainsi que leurs structures et leurs opérations, avec l’essor des nouvelles technologies. Selon Mme Aissata Kouamé, représentant le Garde des sceaux, ministre de la Justice et des droits de l’Homme, M. Sansan Kambilé, les formes émergentes de criminalités constituent un obstacle de taille à la stabilité nationale et régionale, à la sécurité et à la croissance économique.
Le président de la Haute autorité pour la bonne gouvernance, M. Épiphane Zoro a fait observer que les menaces de ces criminalités portent atteinte aux droits fondamentaux de l’homme, détruisent les économies et enrichissent indûment les criminels et leurs organisations. Cette formation intervient à un moment où la Côte d’Ivoire s’est engagée de façon résolue à lutter contre la corruption, l’enrichissement illicite, le blanchiment des capitaux et toutes les formes de criminalité économique.
L’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime organisé rapporte que la traite des êtres humains sur le continent africain et au Moyen-Orient a généré environ 8,9 milliards de dollars en 2016. Cette session se déroulera du 27 mai au 01 juin 2024.
La session regroupe des auditeurs venus de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso, du Cameroun, du Congo Brazzaville, de la RDC, de la Guinée, du Mali, du Niger, de la Centrafrique, du Sénégal, du Soudan du Sud et du Tchad.