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L’UCAD, victime collatérale de l’Affaire Sweet Beauty

Des armes blanches ont été découvertes dans les chambres d’étudiants à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar après une descente de la Police de ce prestigieux lieu du savoir.

Un arsenal digne des braqueurs qui sévissent dans certains quartiers et qui écument les honnêtes citoyens allant, parfois jusqu’à les agresser physiquement.

Bien sûr, les opérations policières fréquentes aboutissent le plus souvent à leurs arrestations et à leur mise hors d’état de nuire.

Mais, là, à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, on pouvait tout s’attendre sauf à voir des étudiants détenir ce type d’arsenal.

Pourtant, le phénomène de la violence à l’université n’est pas nouveau. Ce temple du savoir est une reproduction, en miniature, de ce qui se passe dans la société.

L’Ucad, c’est le Sénégal dans toute sa divergence culturelle, ethnique, régionale et surtout politique.

L’université de Dakar a longtemps souffert de l’engagement de ses étudiants dans les sphères politiques et associatives.

Conséquence, les étudiants portent en bandoulière les batailles des états-majors politiques avec la passion qui caractérise la jeunesse, les adolescents surtout.

Mai 68 a été une illustration de l’engagement de la jeunesse estudiantine dans les batailles politiques et de société. Beaucoup d’entre eux ont été radiés de l’Université et enrôlés dans l’Armée. Certains parmi eux sont devenus de grands leaders politiques.

Aujourd’hui, les choses n’ont guère changé. Le Parti socialiste a ses étudiants, le Parti démocratique sénégalais (Pds) de même sans oublier l’Alliance pour la République aujourd’hui au pouvoir. Il en est de même de Pastef et de nombre d’autres formations politiques. Les étudiants étant majeurs, il est difficile de penser leur priver de ce droit.

Ainsi, quand, la semaine dernière, Sonko s’est déplacé à l’Université, il a eu droit à une démonstration de force de ses partisans et sympathisants tandis que les étudiants du parti au pouvoir ont voulu saboter cette démarche par des huées et autres.

Un tel cocktail ne pouvait être qu’explosif.

Alors, la descente des policiers de l’Université dans les chambres, la manière dont l’opération a été organisée et l’heure de son déroulement, sont symptomatiques d’une opération de communication dont l’objectif est justement de neutraliser ces jeunes affidés à ce parti ou qui l’aspirent à l’être.

C’est la riposte des autorités à la démonstration de force de Sonko à l’Université. Il s’agit, comme Abdou Diouf à l’époque à Thiès, de démontrer qu’il fricote avec des jeunes ‘’malsains’’. D’où toute cette communication à propos de ces saisies.

Car, pourquoi maintenant pour une telle opération alors que tout le monde sait ce qui se passe dans les chambres depuis longtemps? Et dire que les choses ne datent pas d’aujourd’hui serait une redondance.

Les étudiants qui n’ont aucune raison de garder des armes blanches dans leurs chambres et qui l font cependant, pour certains en tout cas, sont aussi soumis aux affres de la manipulation politique dont le but est justement de ternir leur image.

Car, ces jeunes ‘’gladiateurs’’ ne peuvent en réalité représenter qu’une portion infime de la population estudiantine.  Certes, leur attitude est répréhensible et qu’il faille obvier rapidement à cela par des mesures appropriées, mais nous avons le sentiment que l’université est aussi victime collatérale de l’affaire Sweet Beauty. Elle subit les contrecoups de l’accueil grandeur nature de celui qui ose défier ‘’le lion qui dort’’ et qui pense lui porter l’estocade.

Dans cette guerre de titans, les victimes ‘’innocentes’’ seront nombreuses.

Malheureusement pour l’Ucad, son honorabilité sera longtemps écornée par ces images dignes des arrestations de criminels qui, en général, n’ont pas eu la chance de fréquenter l’école.

Il lui faut alors remettre de l’ordre dans les rangs, réadapter la notion de franchises universitaires et assainir le secteur pour y faire prévaloir, à tout moment, la sérénité nécessaire à un bon apprentissage.


Assane Samb

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