Ce dimanche auront lieu, sur l’ensemble du territoire national, les élections dites locales qui vont concerner les 552 communes du pays et les cinq villes. Il s’agit alors de mettre en place 557 Conseils municipaux, d’élire des conseillers départementaux dans 46 départements que compte le pays.
Et les électeurs sénégalais sont appelés à le faire sous la supervision de l’administration de commandement, très aguerrie à la tâche, des services du Ministère de l’Intérieur, de la Cena et des forces de défense et de sécurité. En principe, tout devrait se passer dans les règles de l’art, même si une bonne partie de l’opposition craint les transferts d’électeurs et la fraude. Car, la fraude, comme le disait un spécialiste de la chose électorale, sera difficile le jour du vote. C’est peut-être en amont, dans le système d’organisation qu’il faut la craindre.
Quand par exemple, des gens ne savaient pas qu’il fallait changer de carte d’électeur après l’érection de leur localité en département. Mais la fraude mécanique comme le bourrage des urnes n’est plus possible.Néanmoins, cette même opposition se plaint aussi que le fichier électoral ne soit pas rendu disponible à temps. Et là, elle parle, comme Barthélémy Dias, candidat de Yewwi Askan wi à Dakar, de possible tripatouillage du vote avec des résultats préfabriqués.Un vieux débat, des craintes toujours nourries, mais pour lesquelles il est difficile d’apporter des preuves. Sauf à prévenir les services concernés de faire diligence pour que toutes les listes puissent disposer du fichier électoral. Ainsi, ce dimanche, on peut tranquillement se rendre à son bureau de vote et accomplir son devoir citoyen en toute sérénité. Car, notre conviction est que les meilleurs vont gagner dans la plupart des localités. Et que dimanche soir, on aura une idée des tendances de vote grâce à la presse et aux réseaux sociaux qui jouent un rôle non-négligeable de régulation et de crédibilisation du processus de vote. Il est important, dès lors, d’éviter toute action dont les conséquences pourraient être fâcheuses pour la stabilité et la paix sociale. Car, en définitive, toute personne qui travaillera à semer des troubles, va en récolter les conséquences. Dire par exemple que l’on va gagner coûte que coûte, sinon on va entreprendre des actions est une forme de duperie intellectuelle qui n’honore aucun homme politique. Parce qu’en définitive, personne ne sait vraiment qui va gagner. C’est dire que les excès et la surenchère verbale sont aussi bien dans le camp de l’opposition que du pouvoir. Mais, ce n’est guère la tendance générale. Car, dans son immense majorité, la classe politique a observé les règles du jeu, dans le calme, la sérénité et le sens fort de responsabilité.C’est le lieu de leur rendre hommage quel que soit le bord où ils se situent. Il faut confondre dans ses mêmes remerciements, l’administration électorale et de commandement, les services de défense et de sécurité, les populations pour leur maturité. Car, aujourd’hui, au Sénégal, c’est la combinaison de tout cela qui fait que le pays reste debout après la tenue de chaque élection. Espérons que ce sera encore le cas cette fois-ci même si par ailleurs, le mode de scrutin a changé et que les Maires sont désormais élus au suffrage direct. C’est en tout cas le souhait de tous les sénégalais et des amis du Sénégal. Certes, ce scrutin est lourd de symboles pour beaucoup de personnes, mais ce n’est pas une raison pour installer ce pays dans l’instabilité. Alors, que les Maires et présidents de Conseils départementaux soient élus et qu’ils s’attèlent vite au travail. Car, finalement, c’est cela qui est important. Il faut tout faire, en intelligence avec les pouvoirs publics, de travailler à alléger les nombreuses souffrances des populations dans leurs différents domaines de compétence.Assane Samb