Le Parti Pastef va investir son candidat aujourd’hui. Ce sera sans surprise Ousmane Sonko. Une décision qui s’impose étant entendu que le contexte les y oblige. En effet, au regard de la situation que vit le leader du parti et beaucoup de cadres de ce dernier, ce sera incompréhensible que le Pastef procède autrement. Car, investir un autre candidat signifierait baisser les armes et accepter la situation que vit leur leader. Ce dernier est en effet condamné pour corruption de la jeunesse à deux ans de prison ferme. Et même s’il n’est pas encore arrêté, il risque de perdre son éligibilité.
Un embliogo politico-judiciaire que le leader du parti n’accepte pas et que ses partisans semblent rejeter avec l’investiture de leur leader.
Car, se faisant, ils manquent un coup médiatique. Il s’agit de démontrer à la face du monde qu’ils n’acceptent pas le statu quo et qu’ils vont se battre pour que leur leader soit candidat. C’est aussi une façon de mettre la pression sur les autorités de l’Etat et les autorités judiciaires. Pis, en brandissant la perspective de troubles « indescriptibles », ils lancent un appel à qui de droit pour que toutes les dispositions soient prises afin qu’Ousmane Sonko puisse être candidat. C’est aussi une façon d’encourager la médiation ou toute autre voie afin qu’une solution soit trouvée.
Et cette solution ne sera pas facile. Car, la simple perspective de l’arrestation de ce dernier peut être source de troubles. Et c’est pourtant ce qui aurait permis au leader en question de voir son verdict annulé et de devoir reprendre tout le processus judiciaire en la matière. Mais si c’est le blocus de son domicile qui est maintenu, tout indique qu’il ne sera pas candidat. Et ce qui n’est pas aussi sans risques.
En conséquence, l’investiture de Sonko n’est rien d’autre qu’un pas de plus dans la bataille politique qui oppose le Pastef aux autorités. On avait observé la même démarche avec le Parti démocratique sénégalais avec l’investiture de Karim Wade quand ce dernier était accusé d’enrichissement illicite. On en connaît la suite. En sera-t-il de même avec le Pastef ? Rien n’est moins sûr.
Assane Samb