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Le voile dans nos écoles : Un débat importé et toxique

En 2019, la question du voile à école a été soulevée par la mesure de son interdiction prise par un établissement catholique de Dakar. A la place d’une solution à un problème aussi sérieux, les autorités d’ alors avaient préféré laisser pourrir celui-ci en se débinant comme pour donner un semblant de raison aux autorités de cet établissement.

Dans cette école, on agissait en flagrant délit de violation des lois, règles et principes d’inclusion scolaires en vigueur au Sénégal qu’on avait ľ outrecuidance de banaliser, de mépriser et de mettre en dessous d’un banal « règlement intérieur. »  L’intervention du premier ministre Ousmane Sonko ne fait donc que crever un abcès qui menaçait de se gangréner et de métastaser dans l’ensemble des écoles incriminées et suspectées dont certaines poussent leur complexe scatologique jusqu’à bannir les accoutrements africains et à imposer la cravate à leurs pensionnaires.
Les réactions tendancieuses et politiquement chloroformées qui ont suivi la sortie opportune du Premier ministre passent, presque toutes, à côté d’une vérité qu’il fallait simplement dire et que le Premier ministre, fidèle à sa ligne morale faite de sincérité éthique et de franchise, n’a fait que dire à temps et à une occasion dédiée.
Il était temps de faire comprendre avec fermeté aux institutions privées qui font du mimétisme en appliquant, au Sénégal, des lois et décisions de l’État français, que la tolérance religieuse propre à notre culture ne s’accommode d’aucun manque de respect de nos propres lois et des réalités qui fondent cette Exception sénégalaise que l’on nous envie aux quatre coins du monde. Il coule de source que cette tolérance ne laisse pas la moindre place à cette indélicatesse verbale diocésaine à l’endroit de gouvernants auxquels on tente de dénier le droit et l’obligation de questionner tout comportement déluré qui frise un « copier et coller » d’une culture extravertie susceptible de remettre en cause cette cohésion et cette paix sociale que seule la parenthèse politique ubuesque de Macky Sall a pu remettre en cause et menacer.
Hélas! Les réactions qui ont suivi ont donné lieu a des allusions agressives et maladroites de l’Eglise sur l’école publique et sur les autres modes d’enseignement confessionnels islamiques. Or, il importe de relever que les Sénégalais qui excellent ici et ailleurs dans le monde, qui dominent tous azimuts dans toutes les matières scientifiques et culturelles connues et qui tiennent en main les agrégats de ce pays ne viennent pas des écoles catholiques que l’on magnifie et sublime avec autant de gloriole et d’emphase. Incontestablement, le Sénégal ne doit cette aura internationale qu’à son école publique et  ce « commun vouloir de vie commune » qu’à son école coranique aux enseignements syncrétiques.
Toutes choses qui ont créé et cimenté cet esprit de tolérance et de dépassement qui caractérise profondément la communauté musulmane pacifiste et flegmatique. Cet état d’esprit magnanime et indulgent n’a jamais exclu la vigilante des musulmans face à ces sournoises provocations itératives, à ces attaques et ces manifestations et signes de mépris inaugurés en 2019 par l’école Sainte Jeanne ďArc par l’exclusion de pensionnaires voilées.
Au Sénégal, exclure une élève de son école parce qu’elle est voilée est un acte de provocation blasphématoire. C’est un reflexe de mimétisme complexé copié de la France et qui ne repose sur aucune loi ou décision étatique sénégalaise. Et c’est une lapalissade que de dire qu’un « règlement intérieur »  ne saurait faire foi ou primer ni sur une convention ni sur une constitution ni sur une loi ni sur un décret ni sur un Arrêté ou même une simple délibération communale.
Manifestement, la laïcité passe-partout sert aujourd’hui de justification et d’alibi à toutes les dérives apocryphes et mécréantes. Une laïcité qui, en France et ailleurs, n’a  jamais caché son caractère anticlérical et qui a vidé les Églises chrétiennes françaises de leurs adeptes. Cette haïssable laïcité athée a muselé les évêques et hommes de foi catholiques, tous tenus en respect et restés inertes, aphones et bras ballants sous prétexte de « séparation entre l’État et la religion ». Et voilà que la nouvelle religion gay et lesbienne a, partout, le vent en poupe dans un Occident qui a perdu ses profondeurs morales et ses soi-disant « racines chrétiennes ». Des « racines » publiquement et officiellement piétinées et profanées par des pouvoirs  gnostiques et d’hérétiques complices de la pègre homosexuelle perverse.
Face a cette vaine ruée anti-islamique planétaire flanquée de ses « isme » et de ses « iste »  ceux qui croyaient que les musulmans du Sénégal se laissent faire et malmener se trompent. Ce n’est pas en étant cauteleux, faibles devant ľarmada coloniale répressive et en manquant d’organisation et de méthode que les musulmans ont réussi, ici, à être majoritaires à plus de 95%. Ce n’est donc pas avec le magistère du président Diomaye ou l’avènement du premier ministre Ousmane Sonko que le Sénégal a commencé son combat, son opposition et sa résistance victorieuse face à cette croisade hérétique contre la foi et les saintes valeurs morales et la liberté de culte garantie à tous sans contrainte.
Au demeurant, comment et à quelle fin pourrait-on s’opposer impunément et sans frais, au port du voile au Sénégal même si c’est par élan mimétique et par volonté d’appliquer une laïcité dévoyée que la France – malgré  une devise appelant à « la Fraternité et à ľEgalité » – piétine, oblitère et profane par le truchement de stupides lois, pour ainsi dire bêtement… vestimentaire ?
La déclaration du Premier ministre, quoique fort opportune et cash, ne fait que défoncer une porte déjà ouverte. Et ce tollé national qu’elle a suscité est plutôt toxique pour les minorités qui s’en sont saisis avec autant d’aplomb maladroit et d’énervement pour libérer des frustrations discrètes. Cette bronca ne changera rien dans la détermination de notre peuple à vivre en paix dans une communion et le respect des croyances de chacune de ses composantes, malgré d’obscures tentatives de schismes et de belligérances confessionnelles.
A côté ou en marge des titanesques chantiers de redressement et de développement de ce pays saccagé par une meute de délinquants financiers et fonciers évincés ce 24 mars, ce débat confessionnel au ras des pâquerettes n’aura jamais suffisamment de force pour nous divertir de l’essentiel et de la quintessence des enjeux.
Devant nous, musulmans, chrétiens, animistes et paganistes se dressent la tâche herculéenne du développement qui n’exclut pas qu’on se dise des vérités, même celles blessantes. Toute velléité opposée à ce substrat et à cette essence pacifiste serait flétrie et combattue avec témérité. Au besoin par le sabre et par la hache.
Cheikh Tidiane Diop
Journaliste
Ndomor – Tivaouane

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