À ce jour, 46 pays dont le Sénégal sont désignés par l’Organisation des Nations Unies parmi les pays les moins avancés (PMA).
Parmi ces Etats, figure le Sénégal. Selon un rapport publié par la Conférence des Nations unies, le Sénégal et la plupart des 46 pays les plus pauvres (PMA) n’ont aucune chance d’accéder au développement en l’état actuel de leurs moyens économiques, financiers et humains. Ce constat s’explique par le fait que leur revenu national par habitant oscille entre 1 018 dollars et 1 222 dollars par an, et que leur mortalité maternelle et infantile bat des records tout comme leur taux d’analphabétisme : les pays les plus pauvres auront beaucoup de mal à réaliser les Objectifs de développement durable (ODD) fixés par l’ONU. Ce qui leur donne droit, entre autres avantages, à une aide, à un accès préférentiel aux marchés et à une assistance technique spéciale. Les principaux programmes de soutien liés au statut de PMA confèrent ainsi des préférences commerciales, l’aide publique au développement, l’allègement de la dette ou encore une assistance technique.
PMA, cet acronyme, forgé en 1971 par le Conseil Économique et Social de l’ONU, rassemble 46 pays en « difficulté » (contre 21 pays lors de sa création). Les PMA, ou Least Developed Countries en anglais, sont le dernier étage de la fusée des pays en développement, soit selon l’ONU le « maillon le plus faible et le plus pauvre » de la communauté´ internationale. 33 de ces pays sont situés en Afrique, 9 en Asie, 3 en Océanie et un dans les Antilles.
Pour atteindre en 2030 les trois cibles nécessaires pour ces ODD, les PMA auraient besoin d’une extraordinaire augmentation de leurs ressources, explique Rolf Traeger, chef de la section PMA de la Cnuced. À savoir une croissance de 7 % par an, ce qui suppose que ces pays investissent 462 milliards de dollars par an pendant dix ans ; une abolition de la pauvreté, qui suppose une croissance de 9 % par an et un investissement de 485 milliards de dollars ; le doublement de l’industrie manufacturière dans leur produit intérieur brut (PIB), ce qui implique d’investir 1 051 milliards de dollars par an et d’atteindre une croissance annuelle de 20 % ».
Un schéma totalement irréaliste quand on sait que la croissance des PMA augmentera cette année de seulement 2,1 % et que leur taux de vaccination contre le Covid avoisine les 2 % quand les autres pays en développement sont à 21 %. Il leur faudra cinq ans pour retrouver leur revenu de 2019.
Des chiffres en berne
Le passé non plus n’invite pas à l’optimisme. Depuis cinquante ans que la catégorie des pays les moins avancés a été créée par l’ONU, seulement sept d’entre eux – dont curieusement le Mali et le Lesotho – ont constamment dépassé la croissance moyenne mondiale du PIB de plus de 1 % et ont ainsi convergé vers les niveaux de vie des pays à revenu plus élevé.
33 des pays les moins avancés sont africains
Il s’agit du Sénégal, de l’Angola, Bénin, Burkina Faso, Burundi, Comores, Djibouti, Érythrée, Éthiopie, Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Lesotho, Liberia, Madagascar, Malawi, Mali, Mauritanie, Mozambique, Niger, Ouganda, République centrafricaine, RD Congo, Rwanda, Sao Tomé-et-Principe, Sierra Leone, Somalie, Soudan du sud, Soudan, Tanzanie, Tchad, Togo et Zambie.