Notre pays, à l’instar de la quasi-totalité des pays de la planète terre, est devenu un pays masqué au propre comme au figuré.
Masqué dans la réalité des chiffres, des statistiques économiques, démographiques, sanitaires, éducatives, sécuritaires et autres.
Masqué au plan de la physionomie de ses habitants. Tels des héros aux justiciers masqués, Spiderman pour les plus jeunes, tout le monde apparait masqué non plus pour faire du bénévolat en faisant régner la justice mais pour se protéger d’un virus lui-même masqué, inconnu.
Dans les temps anciens, le masque symbolisait les profondeurs initiatiques. C’était le symbole de l’initiation, de la solidarité, du respect de la hiérarchie sociale, du dynamisme communautaire, de l’identité culturelle et cultuelle, de l’humilité, de la sagesse.
Pour tout dire, de l’humanisme premier. Les masques symbolisaient les fondements primordiaux de l’émergence clanique lors des séances sacrées tutélaires à l’ombre des arbres séculaires.
Rythme majestueux, ils ouvraient le temps des hommes valeureux, marquant du coup la fraternité, le contrat primordial avec les génies tutélaires éclairant les mystères du’’ leul’’ du ‘Ndoute’’ etc.
Et aujourd’hui notre pays, le Sénégal a pris les contours du faux-lion, personnage pittoresque apeurant la foule ; la foule profane souvent dans une hilarité générale.
Les masques sortis des laboratoires informels ont aujourd’hui bariolé les visages de couleur arc-en-ciel, enveloppant l’angoisse sanitaire dans un confinement tragi-comique.
D’où le règne encore une fois de la mystification symbolisant la puissance du faux.
Comme disait La Fontaine : « gardons-nous de vendre l’héritage que nous ont laissé nos parents, puisque le secret est là.
Le secret de l’émergence de la vérité. Donc agissons dans la vérité symbolique mais aussi dans la vérité concrète.
El Hadji Amadou Fall