Une affaire d’escroquerie a été jugée, hier, à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. Au banc des accusés, il y avait le sieur Moussa Kaïré alias Moustapha Fall. Ce dernier avait mis en place une agence immobilière dénommée Phœnix Voyages et Immobilier. Cette entreprise qui s’active dans la sous-traitance accueille des candidats au voyage à l’extérieur. C’est sur ces entrefaites que le prévenu a recruté deux secrétaires, se faisant passer comme M. Fall propriétaire de l’agence et tantôt comme M. Seck, un soi-disant collaborateur. En effet, les secrétaires devaient se charger des dossiers des candidats au voyage à l’extérieur ainsi que de leurs passeports. A la barre, la plaignante a indiqué que personnellement, elle ne connaît pas le prévenu, mais c’est juste qu’il avait publié sur sa page Facebook qu’il détenait une agence de facilitation des pré-inscriptions et des visas au Canada. C’est par la suite qu’elle a contacté le mis en cause via Whatshapp, mais ce dernier utilisait un numéro canadien. Après discussion, il lui avait demandé de lui remettre la somme de 300 mille francs cfa pour les frais de dossier.
« Quand j’avais réuni les 300.000, il m’a mis en rapport avec sa secrétaire Madame Sarr à qui j’ai remis l’argent. Une fois à la maison, je l’ai contacté pour lui notifier qu’il ne m’avait même pas demandé ma filiation, ni mon profil. C’est ainsi qu’il lui a envoyé une adresse mail afin qu’elle lui envoie les informations concernant mon profil.
Un (1) mois après, la dame dit avoir recontacté le Sieur Kaïré pour savoir l’évolution de son dossier en vain, jusqu’à la date du 7 décembre, il l’appelle pour lui dire que le visa est prêt », a dit la dame. Avant de poursuivre : » je lui ai dit que ce n’est pas vrai parce que je n’ai eu ni rendez-vous à l’ambassade, ni effectué une démarche pour le visa. Il me disait que cela se passe ainsi. Et qu’il maîtrisait le milieu. »
Des propos que le mis en cause a battu en brèche arguant qu’il ne connaît pas la plaignante. Cité en qualité de témoin dans cette affaire, Naomi Kassé, par ailleurs, bailleur de l’immeuble où se trouve l’agence, a fait savoir au tribunal que le sieur Kaïré s’est présenté dans son bureau pour le compte de son frère qui résidait à l’extérieur. « Je lui avais loué les locaux à 50 000 francs par mensualité. Sur ce, il m’avait remis la somme de 100 000 francs pour la caution. Je l’ai rencontré une seule fois lorsqu’il est venu visiter les lieux », a dit le témoin. Sokhna Sarr, l’une des secrétaires du prévenu, a déclaré devant la barre que c’est via un groupe Whatsapp qu’elle a reçu la demande d’emploi par une agence de recrutement. « Quelques temps après, l’agence m’a appelée pour me dire qu’une agence de voyage dénommée Phœnix Voyages et Immobilier veut me prendre comme secrétaire avec un salaire de 100 000 francs cfa », a-t-elle fait savoir devant le tribunal, avant de souligner qu’elle dit avoir été recrutée pour recevoir des dossiers de candidat au voyage et encaisser l’argent. Ainsi, elle a identifié son employeur comme étant le seul responsable.
Le 3e témoin Alimatou, a elle aussi avoué être recrutée en tant que secrétaire. Et il m’avait dit qu’un livreur Thiak-Thiak va m’apporter les documents qui contenaient des passeports. « Après avoir débuté le boulot, je suis restée pendant une semaine sans recevoir de client. C’est la raison pour laquelle j’ai nourri des doutes sur le travail », a-t-elle confié au juge. Lors de son réquisitoire, le procureur a souligné que la déclaration des témoins n’a pas varié. C’est lui qui était derrière tout cela vu qu’il a demandé à ses secrétaires de ne plus prendre les appels des clients et de ne plus donner leurs numéros personnels. D’après le parquet, les faits sont suffisants pour établir le délit d’escroquerie. Ainsi, le maître des poursuites a sollicité du juge de déclarer le prévenu coupable et de le condamner à 2 ans d’emprisonnement ferme.
Pour la défense ce qu’on a écrit dans le procès procès-verbal n’est pas avéré. Le juge en rendant sa décision, a déclaré le prévenu Moussa Kaïré alias Moussa Fall, coupable avant de le condamner à 2 ans d’emprisonnement dont 3 mois ferme.