Le leader du Pastef Ousmane Sonko a réagi ce dimanche après 22 heures pour revenir sur la situation tendue dans son parti suite à la nomination de Aoua Bocar Ly, un disciple de Cheikh Anta Diop auquel elle était très proche. Il a tenu à remettre les pendules à l’heure mais surtout à faire observer que » le problème du Pastef, c’est parfois le Pastef » avant de souligner que « cela n’existe qu’au Pastef ». Parce qu’il ne comprend pas les libertés que ses partisans prennent au point de s’en prendre au Président de la République et de cette manière-là.
Une réaction positive, celle à laquelle on s’attendait. Car, il est en effet heureux que Sonko se solidarise avec Diomaye. Car, autrement, ce serait l’autorité de ce dernier qui serait fortement sapée. Or, Sonko avait l’habitude de danser la même valse que ses militants du Pastef. On l’avait vu lors de la nomination de Samba Ndiaye mais aussi aux législatives quand il affirmait que l’Etat faisait preuve de faiblesse.
Cette fois-ci, il est bien heureux qu’il ait nagé à contre-courant en restant républicain et homme d’Etat. Toutefois, cela va certes réconforter le Président de la République et le renforcer, mais cela ne va pas tempérer l’ardeur des pastéfiens. Ils peuvent ne pas réagir comme ils le faisaient mais ils ne pardonneront pas. Car, ils sont convaincus qu’il y a des dérives. Et que Sonko et Diomaye seraient en train de dévoyer le projet. Cette conviction est largement ancrée chez les militants de Pastef qui sont dans la colère et la déception.
A contrario, du côté des autorités publiques, elles ne souhaitent nullement se soumettre au diktat de la rue. Entre le parti et la patrie, Sonko et Diomaye n’ont pas hésité à faire leur choix. Sauf qu’au Pastef, Sonko n’a aucun intérêt de se mettre à dos ses propres partisans. Il leur a tellement appris la riposte et la bataille qu’ils ne vont pas hésiter à retourner ces armes contre leurs propres leaders.
En clair, la crise n’est pas anodine et requiert de la part de ce jeune parti, une introspection interne dans le sens de davantage maîtriser les mécanismes de la communication de crise. A défaut, d’autres tensions vont survenir dans l’avenir au risque d’aboutir à une crise institutionnelle.
Assane Samb