Il est vrai que tout ce qui touche à l’Affaire Ousmane Sonko/Adji Sarr devient une ‘’affaire de la République’’. Au point que nombre de sénégalais y compris des journalistes en ont fait leurs choux gras. Beaucoup profitent de l’affaire pour asseoir une certaine notoriété. Mais, le Capitaine Touré lui, a perdu son travail d’Officier de police judiciaire (Opj) à cause justement de cette affaire.
Depuis, il n’est plus Capitaine de la gendarmerie. Il a été radié pour des raisons sur lesquelles nous n’allons nullement revenir au regard du respect que nous vouons à ce corps et du fait que nous ne doutons pas que l’ordre et la discipline y sont toujours de rigueur.
Toutefois, être radié ne signifie pas être banni. Le Capitaine, une fois redevenu civil a le droit à la vie, au travail, à la santé, à un bien-être, etc. Ces droits de la troisième génération qui ne figurent plus seulement dans les préambules des constitutions et que les institutions internationales se battent pour faire respecter. Une fois ce citoyen radié, on doit le laisser tranquille. Il a payé pour sa faute, s’il y en a et ne doit pas continuer à en souffrir outre mesure.
La preuve, ils sont sans doute nombreux les hommes ou même femmes de tenues qui ont subi ces genres de sanction mais dans la plus grande discrétion sans que pour autant toute la meute de la République ne soit à leurs trousses pour épier leurs moindres gestes et faits et que les citoyens ne soient obligés de choisir leur camp, pour ou contre. Si une école privée estime qu’il doit pouvoir apporter de son savoir et de son expérience, personne ne doit y trouver un quelconque inconvénient. Car, il ne faut pas perdre de vue que nombre d’instituts privés de formation ont pour vocation de former des techniciens supérieurs dans plusieurs domaines et que, pour se faire, l’apport des professionnels en tant qu’enseignants est déterminant. Les Docteurs ont les connaissances, pas forcément le savoir-faire.
A moins que l’on continue à penser qu’il ne faut enseigner que de la théorie aux jeunes avec toutes les conséquences que nous vivons en termes d’inadéquation entre formation et emploi. En clair, nous devons avoir assez de lucidité pour ne pas tout politiser. Malheureusement, aujourd’hui, dans notre pays, tout dépend du camp politique auquel on appartient. Pour ceux qui sont de la majorité, tout ce qui touche à l’opposition est mauvais et pour ceux de l’opposition, les gens du pouvoir sont des pestiférés.
Entre les deux, il y a le peuple et parmi eux, ceux qui, comme l’administration ou certaines institutions privées, détiennent des attributs du pouvoir et qui vivent une situation délicate.
Face à ces deux camps qui se regardent en chiens de faïence, des cas comme celui de l’ex-Capitaine de la gendarmerie deviennent préoccupants. C’est d’ailleurs ce que le Maire de Dakar a compris et lui a offert un poste important. Une démarche qui n’en est pas moins sujette à caution car on peut penser que l’on a créé un poste pour un individu, ce qui n’est pas forcément gage de bonne gestion.
En tout état de cause, si nous voulons tous travailler à rendre meilleure notre démocratie souvent citée en exemple, nous devons éviter de penser que l’adversité politique est une animosité et que les batailles électorales sont des guerres où les adversaires sont à détruire par tous les moyens.
Assane Samb