Dans les débats qui semblent polariser les Sénégalais, il faut accepter que toutes les parties en présence acceptent dans une parfaite sérénité, que les gens mettent à nous les problèmes plutôt que de contribuer à une monotonie intellectuelle qui signifie absence de toute réflexion. Or, il faut le dire pour le dénoncer. Dénoncer, accuser , réfuter…tel semble être aujourd’hui l’essence de débat sociétal global au Sénégal. La question est de savoir ce que l’on peut dire ou faire pour donner du consistant à notre pays. Non ! Éviter de forger d’immortalité de démesure et d’être habité par le démon de plaisir macabre. Tel doit être notre code de conduite. Dès lors, il ne s’agira plus de déplacer les pions sans les règles du jeu. Car ce serait alors ce qui serait une force inquisition.
L’urgence, pensons-nous pour notre peuple, est singulièrement pour sa jeunesse, de déverrouiller son esprit créateur qui sommeille en elle. De cette jeunesse pourtant réceptive, il faut bien le dire aux acquisitions indéniables de la science. C’est aussi de l’organiser, de l’informer sereinement, de la motiver face aux enjeux du monde post industriel qui s’annoncent très complexes. C’est encore et surtout d’organiser la jeunesse. De l’accompagner afin qu’elle acquiert les armes miraculeuses du savoir problématique. Dès lors, on ne peut pas pas faire l’économie d’une formation intellectuelle technique de notre jeunesse. Nous devons plus que par le passé promouvoir le silence républicain, un silence qui promeut l’humilité et l’honnêteté.
L’élévation spirituelle, la passion du progrès et la reconnaissance de l’autre. Nous devons promouvoir un silence républicain et un silence positif qui suppose savoir se taire quand on n’a rien à apporter de consistance sur un sujet. Mais aussi savoir se donner à fond lorsque la situation l’exige. C’est ce silence républicain qui crée l’honnête homme. Celui qui facilite le secret. La raison raisonnante et qui ouvre des perspectives heureuses. Des possibilités somme toute nouvelles. Il s’agit de savoir écouter toutes les parties et cela dans une parfaite sérénité par un silence fraternel, un silence, un silence absolu, positif. Nous le devons à notre peuple pour son réveil, sa renaissance, son histoire, nous y invite.
Par Pape Amadou Fall