Macky risque-t-il des poursuites s’il revenait au Sénégal ? La question taraude les esprits depuis que l’ancien Président a été annoncé tête de liste de sa coalition et a quitté ses fonctions d’Envoyé spécial des 4P. Au Sénégal, une habitude s’est installée de mêler systématiquement la Justice à la chose politique.
Dès que l’on arrive au pouvoir, on a alors en ligne de mire ses opposants et on cherche, vaille que vaille à utiliser la Justice pour les neutraliser afin de dérouler son magistère sans anicroche. Une vieille habitude qui date des événements de Dia et de Senghor et qui nous poursuit.
Les nouvelles autorités sont sans doute dans cette dynamique. Là-dessus, rien n’a changé sous les tropiques. Sous le prétexte de reddition des comptes, beaucoup de caciques de l’ancien régime sont interdits de sortie du territoire national sans vraiment aucun soubassement juridique ou judiciaire et certains sont déjà arrêtés. El Malick Ndiaye, Ministre des infrastructures et des Transports terrestres et aériens l’a signifié clairement s’adressant tout récemment à l’ancien Chef de l’Etat Macky Sall alors que des rumeurs persistantes étaient en vogue sur les risques qu’il encourait s’il mettait les pieds au Sénégal. Il n’a fait que suivre la clameur publique en parlant notamment de la Haute Cour de Justice parce qu’il sait que ce dernier est couvert par un privilège de juridiction du fait des hautes charges qu’il a assumées. Macky ne saurait être poursuivi, inculpé ou jugé que par cette juridiction qui n’existe pas pour le moment parce que seule l’Assemblée nationale peut l’installer.
Or, le Parlement est dissous. Donc, le Ministre parle dans une perspective futuriste, notamment en cas de victoire prochaine de son camp aux législatives. C’est dire qu’il est dans les menaces. Et c’est très politique. L’intimidation fait partie des armes de guerre. Sa sortie d’ailleurs obéit à cette logique de campagne électorale anticipée où il s’adresse aux sénégalais juste pour leur demander de ne pas faire confiance à l’ancien Président et à son camp. Des propos qu’il faut mettre dans le registre politique. Car, l’ancien Président qui est tête de liste de sa coalition au niveau national, sera forcément député. Et il aura une immunité parlementaire, une protection de plus.
A cela s’ajoute le fait que les faits indexés sont couverts par une loi d’amnistie qui les efface, erga omnes. En clair, le Sénégal n’a jamais poursuivi un ancien Président. Et il faudra, de la part des nouvelles autorités, y réfléchir à deux fois avant de s’engager dans cette voie. D’autant plus qu’à trop vouloir chercher à neutraliser ses adversaires, on perd l’essentiel qui est de travailler à résoudre les innombrables problèmes des sénégalais.
Assane Samb
Ils n’ont qu’à arrêter de distraire les Sénégalais et se pencher sérieusement sur les difficultés dans lesquelles ils ont installé ce pays depuis bientôt sept mois. Poursuivre Macky Sall pour quel mobile ? Peut-être pour celui d’avoir réaliser un bilan qu’aucun de ses prédécesseurs n’a réussi à faire. Arrêtez le bavardage pour vous pencher sur les difficultés que vivent présentement Sénégalais si bien sûr vous êtes capables ce qui ne semble pas être le cas.