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In Memoriam : A Jean Paul D’Almeida pour l’éternité

Il n’est pire misère qu’un souvenir heureux dans un jour de douleur. Le poète ne savait pas si bien dire. En ces jours cruels de deuil, le sourire candide de Jean Paul ne cesse de hanter nos nuits de rêves cauchemardesques. Ce métis bénino-guinéen vivant à Dakar, condensé d’Afrique pouvant bien inspirer la fabrique d’une carte d’identité continentale, manquera éternellement au monde. Africain pur jus, l’homme aura été un sac à paroles sensées, chez qui chaque mot est une leçon de vie issue de son empirisme personnel dont il a fait un tremplin pour asseoir l’altérité positive. Altruiste, son acting fictif ne l’a point dérogé de sa réalité sociale, de sa responsabilité sociétale. Aussi, sa vie durant, s’est-il voulu être de partage du savoir et de l’avoir pour revaloir à la société qu’il l’a vu naître et grandir son don qualitatif. En souvenir de son mot poli et policé, Rewmi quotidien republie son entretien dans lequel il invitait à redonner à la démocratie son sens pacifié. Repose en paix JP

Qui est Jean Paul D’Almeida ?

Jp D’almeida, de père d’origine béninoise et de mère Bissau-guinéenne, est né et a grandi ici à Dakar. Il est très drôle, perturbateur mais ça se voit pas, super gentil, même s’il a toujours la mine un peu serrée. Un jeune acteur model et homme tout terrain sénégalais qui a eu son bac depuis 2010, a fait 1 an d’étude universitaire et a très tôt eu la chance de travailler comme commercial dans une boîte de la place. Avant d’avoir le bac, j’avais déjà commencé à tourner de gauche à droite avec de petits boulots …

On vous a connu à travers les podiums, derrière les écrans de télévision. Comment s’est fait le pont ?

Mdrrr par chance je dirais, un casting où on avait ciblé un ami, un frère même (Gorgui Doudou Cissé) que je salue et remercie, qui n’avait pas de temps à cause de ses cours et qui a ensuite donné une liste dont je faisais partie. On m’a choisi, je suis allé faire le test et voilà… Je dirais que c’est une transition très normale, vu que j’avais déjà cette habitude d’être devant la caméra et que c’est à peu près la même chose, c’est-à-dire donner de la valeur à l’habit qu’on porte quand on est sur le podium et incarner un rôle, faire passer un message fort, quand on tourne une séquence dans une série ou un film.

Qu’est-ce qui vous motive en tant qu’acteur ?

Il y a d’abord l’argent hannn 😂😂😂 mais bon faut voir que le cinéma est juste magnifique, beaucoup de gens ne comprennent pas ce qu’on fait derrière pour réussir une séquence, c’est-à-dire entrer dans la peau du personnage, s’approprier le texte, incarner son rôle, apprendre les textes par cœur etc. Et moi personnellement, quand je rencontre des gens dehors qui m’admirent, me remercient ou m’envoient des messages, via les Réseaux sociaux, des gens qui quand ils te voient, sont tellement contents que tu n’imagines pas le bonheur qu’ils ressentent…. Ce ressenti est juste unique et magnifique et c’est des choses qui me poussent à redoubler d’efforts.

Le rôle qui vous a le plus marqué ?

Heuu difficile de répondre mais bon je crois que c’est dans la série yaay2.0 où je jouais un rôle assez particulier, l’histoire d’un homme qui s’était marié, qui a cru avoir une fille avec sa première femme, ensuite a divorcé, s’est remarié avec une autre et au fil du temps, a eu des problèmes avec cette nouvelle femme, parce que cette dernière n’arrivait toujours pas à avoir d’enfant. On rejette toujours la faute sur la femme, cette pression qui vient souvent des belles-familles, alors qu’au fond de l’histoire, c’est l’homme qui ne pouvait pas procréer. Donc ce qui veut dire que celle qu’il croyait être sa fille depuis des  années ne l’était pas. Je me mets à la place de ces gens qui ont envie de parler, d’être compris, d’être aidés….!!!

Quel regard portez-vous sur le cinéma sénégalais ? Est-il adapté à nos us et coutume ?

Oui pour moi, le cinéma sénégalais avance par rapport à avant. Il faut essayer de s’adapter pour être au même pied que les autres. Cela ne veut pas dire que si on s’adapte, on doit tout copier des autres. Pour moi, le cinéma sénégalais est à 90% en train d’éduquer les gens…

Quid des séries sénégalaises ?

Mdrrr naannn, je préfères garder ça pour moi, balla gayi di naaw sama kaaw, merciii bien

Jean Paul d’Almeida évolue aussi dans le social, à travers l’association Acteur Social. Comment vous est venue cette idée ?

On a tous grandi dans un Sénégal de partage, de pardon, de bonheur, de paix. Aujourd’hui, on a la chance de travailler dans le milieu du showbiz, mais la vie n’est pas limitée à ça. Avant même d’être acteur, avec le peu qu’on avait, on essayait toujours d’aider. Avec la notoriété, on s’est dit avoir le devoir d’aider ces gens qui sont dans le besoin et grâce à nos followers qu’on remercie. Dieu a fait qu’aujourd’hui, on a tous cette mentalité, ce bon cœur, nous les acteurs qui avons créé ce groupe.

Parlons politique ! Trouvez-vous la démocratie sénégalaise menacée ?

Heuuu je crois que non, mais les Sénégalais ont commencé à s’inquiéter pour ce pays, à s’intéresser à la politique et à comprendre nos politiciens, donc chacun voit différemment les choses et chacun donne son avis, à sa manière. Ce que je respecte parce qu’on n’est pas tous pareils, on ne réfléchit pas de la même façon, on n’a pas grandi dans les mêmes milieux. Mais il y a une façon de donner son point de vue dans un pays démocratique, il ne faut se permettre de dire n’importe quoi ou de parler de choses qu’on ne maîtrise pas. Chaque jour, on voit une nouvelle personne créer une page et commencer à développer sur des choses qu’elle ne maîtrise pas. Bonjour les dérapages. Malgré les failles, on doit respecter notre constitution et savoir régler les problèmes calmement, posément.

Des projets en vue ?

Oui beaucoup même. On est toujours en train de penser à des projets.


Entretien réalisé par Anna THIAW

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