Cité nommément par Ousmane Sonko comme étant l’auteur de falsification de données économique du pays, Amadou Bâ n’a pas attendu longtemps pour apporter la réplique au leader du Pastef. Face à la presse, ce lundi dans les locaux de la maison du Parti socialiste, l’ancien Premier ministre s’est voulu très clair. Il n’est mêlé ni de près ni de loin à une quelconque falsification des chiffres. D’emblée, il a tenu à préciser que malgré les accusations portées sur sa personne par Ousmane Sonko, il préfère ne pas s’engager dans des polémiques encore moins répondre par l’invective.
Amadou Bâ n’est pas aussi riche qu’on veut le faire croire. Du moins c’est ce que l’ancien Premier ministre a fait comprendre ce lundi lors d’une rencontre avec la presse. «On m’accuse aussi d’être un fonctionnaire milliardaire. Soyons clairs : je ne possède pas la richesse qu’on me prête et je n’en ai nullement besoin. Mon parcours, mon travail acharné et ma compétence m’ont permis de bien gagner ma vie, comme cela aurait été le cas pour tout honnête serviteur de l’État qui aurait eu la même trajectoire», a-t-il déclaré lors d’une rencontre avec la presse.
Néanmoins, poursuit-il, «je tiens à rétablir la vérité, avec sincérité et sérénité et rappeler les faits, rien que les faits. Tout au long de ma carrière, j’ai toujours servi le Sénégal avec rigueur, transparence et intégrité. Aucun acte, aucune écriture ne peut m’être imputé dans quelque gestion frauduleuse ou malversation que ce soit. Et je le dis avec foi, fermeté et solennité : je n’ai jamais été ‘’épinglé’’ dans aucun rapport d’audit. J’ai servi mon pays dans le respect strict des règles de bonne gouvernance et je rends grâce à Dieu pour cela».
«Je n’ai jamais falsifié les statistiques budgétaires», persiste-t-il. Non sans manquer d’émettre des doutes par rapports aux révélations d’Ousmane Sonko, Amadou Bâ de rappeler : «il m’a été reproché des faits prétendument couverts par un rapport d’audit sur la période 2019-2023, alors que je n’étais plus ministre des Finances pendant cette période. Mon passage au ministère des Finances s’est terminé le 6 avril 2019. Alors, que l’on m’explique : comment pourrais-je être tenu pour responsable de faits qui se sont produits à une époque où je n’étais pas aux commandes du ministère des finances ?».
La tête de liste de la coalition « Jamm ak Njarin » dira à qui veut l’entendre que «ces accusations sont non seulement infondées, mais aussi révélatrices d’une volonté délibérée de désinformer. L’honnêteté intellectuelle et la rigueur devraient être les bases du débat, pas des tentatives désespérées de détourner l’attention. Ce qui est attendu du Premier Ministre et de son gouvernement, c’est de répondre aux besoins du peuple sénégalais et non de se livrer à des jeux de diversion. Je les invite à sortir des querelles et à se concentrer sur l’essentiel, c’est-à-dire gouverner pour le bien de notre pays».
Toutefois, précise-t-il, «j’ai gravi les échelons au mérite, depuis mes débuts comme Inspecteur des Impôts, jusqu’à mes fonctions de Chef du Centre des grandes entreprises, de Directeur des Impôts, avant de devenir le Directeur général des Impôts et des Domaines, pendant sept ans. Ensuite, j’ai eu l’honneur de servir notre pays comme Ministre de l’Économie, des Finances et du Plan, pendant six années, puis comme Ministre des Affaires étrangères et enfin comme Premier ministre». Aussi, ajoute-t-il, «J’ai formé des générations d’Inspecteurs des impôts, dont l’actuel Premier ministre. Et quand l’actuel Président de la République sortait de l’École nationale d’administration, j’étais déjà le Directeur général des Impôts et des Domaines. Naturellement, mon parcours m’a permis de percevoir des revenus proportionnels aux responsabilités exercées».