Au moment où il devait émettre un ouf de soulagement et savourer tranquillement la victoire de son retour sur les listes électorales, Ousmane Sonko, leader de l’ex-parti Pastef est encore en grève de la faim. L’homme a décidé de mettre le turbo, pour mener, ‘’selon les armes en (sa) possession’’, la bataille politique.
La seule en qui il croit vraiment. Car, Sonko semble ne pas placer beaucoup d’espoir dans la perspective de sa participation politique par une réhabilitation judiciaire. Certes, il sera certainement réinscrit sur le fichier électoral parce que le juge en a décidé ainsi et que l’Etat s’est désisté par rapport à son pourvoi en cassation contre cette décision, mais, un pan important de la bataille judiciaire reste en suspens. Car, non seulement l’Etat a entamé une procédure d’appel contre la décision du juge de Ziguinchor, mais le verdict de la Cour suprême sur l’affaire en diffamation contre Mame Mbaye Niang sera connu ce 26 octobre. Et là, les choses pourraient s’accélérer dans le sens de l’empêcher d’avoir la liberté de se présenter à l’élection présidentielle.
Alors, le leader politique, en détention a sorti un message pour sommer ses partisans de continuer le combat politique. Il semble dire que seule la lutte libère. Et qu’il faut continuer ‘’la résistance’’ face à un adversaire qui n’aurait pas changé sa stratégie à son égard.
D’où la grève de la faim malgré le fait que la première qu’il avait entamée n’avait pas été approuvée ni par ses alliés au sein de Yewwi Askan Wi ni par les guides religieux. Il va de soi que c’est une stratégie évidente de bataille politique mais également d’autodestruction. Et pourtant, à en croire les soignants qui avaient même rendu publique une déclaration à ce propos, cela constitue un danger pour la santé de ce leader politique qui pourrait avoir des séquelles irréversibles s’il continuait dans ce sens. Mieux, le Khalife général des Mourides avait même entamé sinon une médiation du moins une intervention nette dans le souci de stopper la grève de la faim. Il ressort ainsi de tout cela que Sonko ne peut pas ignorer que, se faisant, il va attirer l’attention sur sa personne et susciter moult interrogations de la part de l’opinion nationale et même internationale. Mais, c’est peut-être l’effet recherché.
Avec la décision du juge d’annuler sa radiation des listes électorales, il se dit peut-être qu’il tient le bon bout. Et que, se faisant, il n’avait pas le droit de ne pas davantage mettre le turbo pour obtenir sa libération. Toutefois, le seul hic est que la grève de la faim qui a déjà été entamée par certains de ses souteneurs en prison comme les femmes du Camp Pénal, est une stratégie qui est peu approuvée. Car, elle est par essence suicidaire. Et pour un musulman, la propension au suicide est toujours mal perçue.
Assane Samb