Au début, rien ne se faisait en dehors du Sénégal. Je connais même des pays riverains qui, faute de pouvoir envoyer leur progéniture en France pour des vacances, se rabattaient sur Dakar, sans autre forme de procès. Presque du kif-kif. Cette ère est-elle à présent révolue ? On peut le craindre. Car de moins en moins, les sénégalais sont consultés lorsqu’il s’agit de prendre de grandes décisions pour notre sous-région, voire le reste de la sous-région On nous zappe volontiers, en tout, à cause de notre suffisance criarde, si ce n’est notre complexe de supériorité usurpé qui nous viendrait directement des colons. (CEDEAO)
En médecine par exemple, la Fac de Dakar a été pendant longtemps la mère nourricière de l’Afrique de l’Ouest. Mais aujourd’hui, ce sont les ressortissants de cette zone jadis assistée, qui assurent quasiment la survie de nos hôpitaux, devant un Etat défaillant sur tous les plans.
On nous boude, partout, on nous boycotte désormais. Il y a deux jours par exemple, ce sont les chefs des diplomaties du Burkina, du Mali et de la Guinée ( trois pays d’Afrique de l’Ouest dirigés par des militaires à la suite de coups d’Etat ), qui se rencontraient à Ouagadougou, suite à la visite au Mali du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui a promis son aide « à la région sahélo-saharienne et même aux pays riverains du Golfe de Guinée ».
Une rencontre d’importance donc sans le Sénégal, mais qui a son importance, puisqu’elle a permis de redéfinir des objectifs commun: Entendez la volonté de scruter d’autres horizons, pour la recherche de partenariats « gagnant-gagnant « , à la place des accords » paternalistes » qui nous placent toujours en position de quémandeurs.
Sébé