« Lorsqu’ils furent arrivés sur le lieudit Crane, ils le crucifièrent. Jésus se tourna alors vers le Père et dit: « Seigneur, pardonne-leur. Ils ne savent pas ce qu’ils font. » Quand la jeune Diary Sow dit aujourd’hui « emmerder » les Sénégalais parce que certains d’entre nous la critiquent ou s’intéressent à sa vie qui sort de plus en plus du long fleuve tranquille qu’on lui souhaitait, il est évident que cela ne manque de choquer.
Beaucoup de ses compatriotes nourrissaient en effet une estime profonde pour cette jeune fille gracile, et certains d’entre eux s’étaient vraiment inquiétés de son sort quand elle était restée introuvable des jours durant, sans l’impolitesse de se poser des questions indiscrètes sur cette étrange disparition.
Pour des nèfles ? Maintenant, il n’est plus interdit de le penser puisque visiblement, la jeune étudiante n’a pas beaucoup aimé l’attitude de ses compatriotes qui se faisaient du mauvais sang pour elle. Comme une toubab et sa « vie privée, quoi! Mais Diary en rajoutera. Elle commettra une sorte d’ouvrage rancunier intitulé “Je Pars”, dans lequel elle ne manquera pas de narguer, en précisant que « Le livre au complet est une façon de dire: «je vous emmerde ».
Une réplique dure et peu compréhensible, mais qui peut pourtant s’expliquer aisément, si on fait un petit tour en arrière. Qui était Diary Sow avant son admission en prépa ? Une bonne élève certes, mais surtout une inconnue, une quasi campagnarde qui ne connaissait du monde que ses livres scolaires et autres ouvrages empruntés, qui ne lui permettaient de voir la vie qu’à travers un prisme déformant.
Si cette jeune fille complexée jusqu’au « nombril » arrive à Paris qu’elle croit encore le centre du monde, normal, alors qu’elle copie tout ce qui lui tombe sous la main pour ressembler à une Françoise ou une Hélène. Dans sa tête, cela lui permet d’évoluer rapidement et d’indexer ses compatriotes sans respect, quitte à renoncer à son éducation de base plus ou moins biaisée.
D’accord, Diary Sow est brillante et très ambitieuse. Mais si un seul petit séjour de moins de deux ans dans l’Hexagone peut la changer à ce point, c’est que la malléabilité de son éducation ne saurait être discutée. Surtout avec le précieux concours d’un tuteur » de dernière minute.
Il ne faut pas confondre culture et diplôme, même si les crises de l’adolescence peuvent également survenir sous plusieurs formes,
Sebe