Toujours les autres, jamais nous. Sa propre voix ? On ne l’entend pas. Son propre visage, on ne le voit pas, non plus. Que répondez-vous à ceux, notamment aux jeunes gens, qui ne peuvent plus envisager la politique autrement que comme le lieu d’affrontement des cynismes et des opportunismes ? On ne peut comprendre ce genre de sentiment qu’en se demandant, d’abord, ce que recouvre exactement le mot « politique » chez nous.
C’est une longue histoire. Dès le début, il y a quelques millénaires, l’idée était que la politique, c’était le pouvoir, la question de l’occupation et de l’exercice du pouvoir d’État, au regard de collectivités constituées, collectivités dont on connaissait les membres.
La première définition considère donc que la question centrale, voire unique, de la politique, c’est la question du pouvoir d’État. C’est une définition simple, certes, mais qui traverse quand même toute l’Histoire.
La deuxième en revanche, n’intéresse que les prébendes et les ors qu’on peut tirer de l’Etat. Le plus souvent, on la trouve chez nous, sous une forme élémentaire, quand la politique est ramenée au choix électoral d’un président.
Sébé