Ce sont les Guinéens qui l’assurent, eux-mêmes : Quand Alpha avait sa bonne bouteille de whisky-Coca devant lui, et quand les P. A ou « check-points (postes avancés militaires) disséminés dans toutes les grandes artères de la capitale ne signalaient rien de particulier, le monde entier pouvait aller se faire f…Ce n’était pas son problème à lui, Alpha!
Il vivait reclus et n’avait besoin de personne pour l’aider à terminer ses soirées. Comme un ours solitaire depuis qu’il s’était débarrassé de ses amis devenus « encombrants «et de ses ennemis manifestes. Cela fait partie de l’arsenal qui le perdra.
Risque-t-on aujourd’hui de revivre la même situation avec l’arrivée du Colonel Doumbouya aux affaires?
Rien n’est moins sûr. Et si on part du principe que c’est le style qui fait l’homme, il est à craindre des bis repetita. Que désormais le pays de Sekou Toure n’engendre un autre Daddis Camara, même si Doumbouya s’affiche plus intello et plus raffiné. Pas un vulgaire baroudeur.
Depuis son accession au « trône » en effet, le nouvel homme fort de Conakry ne cesse de poser des actes qui détonnent et qui ramènent tout… à sa personne.
Les décisions se multiplient à une vitesse vertigineuse et pour couper court aux spéculations politiques, le colonel a mis tous les anciens du régime au pas.
En commençant par « neutraliser » les caciques, comme il l’a fait lors de la réunion de lundi dernier pour la reprise des services. Ou alors, en interdisant la création de mouvements de soutien opportunistes et de toutes autres associations démagogues, propagandistes, destinées à soutenir l’action du Comité national du rassemblement et du développement (Cnrd).
Avec Doumbouya, les choses bougent. Elles vont sûrement changer. Le colonel n’est certes pas un héros comme Deby ou Habré, mais en fin politique, il connaît assez bien son peuple pour pouvoir le diriger… de main de maître.
Le bégaiement de l’histoire, quoi !