Cela devait arriver un jour. Et, c’est arrivé le week-end dernier. Persuadé que les djinns et autres esprits sont d’éternels cons, des naïfs qui passent leur vie à se contenter de verroterie et de lait caillé tandis que lui encaisse millions sur millions, le lutteur Ama Baldé n’a jamais voulu revoir leur rémunération. Non plus, déboursé un seul sou pour des salles d’entraînement ou des « dojos ». Mais cette fois, il aura tout faux.
Et devant les coups de boutoir de Modou Lo qui dimanche dernier l’avait coincé dans un angle du ring pour lui faire son affaire, il est même permis de se demander s’il sortira indemne de cette défaite, cette raclée mémorable qui voit déjà certains de ses fans sur la route de la transhumance, comme ça se passe en politique avec des spécialistes seniors comme Serigne « Mbakhal » Ndiaye.
C’est que Ama Baldé a toujours trop compté sur les khons. « Dafa yabateh ». Quand certains de ses camarades vont jusqu’à s’offrir des stages en Amérique ou en Europe pour se donner plus de chances en maximisant leurs performances, lui se contente de djinns et de « rabs » du coin, pour venir à bout de ses adversaires. Il aura tout essayé.
Du serpent boa en bandoulière, aux oiseaux multicolores qui ne garantissent pas toujours des vols tranquilles sur l’adversaire, à la bave visqueuse du crapaud pour déstabiliser les prises du vis-à-vis. Il aura tout essayé le pauvre. Mais rien ne lui réussit cette fois. E
t pour lui prouver que ses méthodes sont d’un autre âge, Modou Lô est venu le combattre sans une once de « safara ». Rien dans les mains, rien dans les poches ! Mais vlan, et le géant tomba. Autres temps, autres mœurs ?
Sebé