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Gestion du Cices : Salihou Keita sort des sentiers battus

Directeur général du Cices (Centre international du commerce extérieur) depuis juin dernier, Salihou Keita est un chef d’orchestre qui déborde de projets et d’ambitions. Depuis sa prise de fonction, le 22 juillet dernier, Keita a été le vecteur de changements qui ont permis au Cices de faire sa mue. Dans cette interview exclusive, il décline sa feuille de route avec un programme audacieux et des projets qui sortent de l’ordinaire : réhabiliter le Cices pour répondre aux normes internationales. Mieux le nouveau DG ambitionne de faire du Cices un centre international des affaires et d’organiser des salons spécialisés…

Six mois après votre nomination, quel est l’état des lieux au Cices?

J’ai été nommé par son Excellence le Président, Macky Sall, le 24 juin 2020. Mais j’ai pris exactement service le 22 juillet 2020, date de mon anniversaire (rires). Il faut dire que cela fait quatre mois que nous sommes à la tête du Cices. Nous avons profité de l’occasion pour faire l’état des lieux. Ce qui nous a permis de comprendre le poids de la mission qu’on nous a confié. D’ailleurs, trois jours après ma prise de service, j’ai fait les coins et recoins du Cices. J’ai rencontré pendant deux semaines tous les acteurs qui interviennent au niveau du Cices que ça soit le personnel, que ça soit les riverains. C’est pour cela que nous avons compris aujourd’hui la mission.

Quelle est véritablement la mission qui vous a été confié ?

Il faut dire que le Cices a été créé en 1974 et il a été conçu comme un centre d’exposition et de congrès de toute l’Afrique. Aujourd’hui le constat c’est quoi quand nous avons fait l’état des lieux? C’est que la situation que j’ai trouvé au Cices montre que ce centre ne répond plus aux attentes du grand public. Les défis à relever sont nombreux. Le défi est d’abord institutionnel. Institutionnel parce que je viens de vous dire que ça date de 1974. Je peux dire aujourd’hui que j’ai le plus beau bureau au Sénégal par sa forme pyramidale. Et le Cices a été conçu comme ça. Ce sont des infrastructures qui ont été créées uniquement pour l’événementiel. Aujourd’hui, nous constatons la vétusté des infrastructures qu’il faut forcément rénover, réhabiliter. Je le dis parce qu’il y’a des structures qui sont dans l’événementiel mais qui n’ont pas été conçues pour l’événementiel. Donc c’est par circonstance qu’on voit ces structures-là faire de l’événementiel. Parce que tout simplement elles ont la flexibilité de proposer des outils modernes. C’est pourquoi j’ai que pour nous, la première mission c’est de réhabiliter le Cices et répondre aux normes internationales pour mieux attirer la clientèle.
On voit aussi que le Cices a perdu beaucoup d’espace à cause des habitations ?

Vous savez au départ on avait 107 hectares. Mais le Cices est frappé par ce que l’on appelle la réduction du périmètre géographique. On ne fait même pas aujourd’hui 30 hectares. Et j’ai fait quelques pays où des structures similaires qui sont dans l’événementiel mais c’est des hectares et des hectares. Vous savez on ne peut pas faire de l’événementiel, recevoir du monde et ne pas avoir du foncier qui permet de gérer même la question du parking. Parce que les gens ils viennent. C’est pour cela aujourd’hui si le Cices organise l’activité phare qui est la Fidak (foire internationale de Dakar) vous voyez les embouteillages. C’est pourquoi on doit valoriser l’espace qui reste.

Des mesures sont-elles été prises pour sauvegarder cet espace ?

Je dois dire que le Chef de l’Etat, Macky Sall, après avoir reçu le Dg que je suis, il a dit que personne ne touche un seul mètre carré à usage d’habitation. Heureusement et je salue la décision du chef de l’Etat. Donc, nous avons de l’espace qu’il faut valoriser pour renforcer notre déficience opérationnelle.

Pensez-vous organiser d’autres activités en dehors de la Fidak?

Je vous disais tantôt que nous sommes frappés par l’aspect géographique. Mais au-delà de cela, nous sommes frappés également par la réduction du périmètre d’activité. Il y’a d’autres structures de l’Etat qui sont nées sous les cendres du Cices. Mais la mission du Cices est toujours là. C’est pour cela avec l’état des lieux que nous avons fait nous avons compris qu’en dehors de la Fidak, il faut organiser d’autres activités. Et comme on s’appelle Cices et non Foire, on va faire du Cices un centre international des affaires, de la promotion culturelle mais également des loisirs. Cela veut dire que nous allons vers la promotion de l’expansion commerciale du Sénégal dans tous les secteurs d’activité et sur toutes ces formes à travers l’organisation de foires et de salons. Quand je parle de foire c’est que nous allons décentraliser aujourd’hui nos activités. Ce, en organisant des foires itinérantes dans les régions. Travailler avec les chambres consulaires (chambres des métiers, chambres de commerce) avec qui nous allons travailler. Vous savez au niveau de chaque région il y’a des potentialités économiques mais qui ne sont pas valorisées. Le Cices sera donc une vitrine qui permettra aux acteurs de montrer leurs produits. Et avec d’autres structures de l’Etat telle que l’APDA, telle que Asepex, telle que l’Adepme, nous allons mettre en place une plateforme pour accompagner ces acteurs économiques pour une meilleure promotion des produits made in Africa, made in Sénégal. Mais on ne va pas se limiter seulement à l’organisation de foire. Nous allons organiser des salons spécialisés. Par exemple, nous sommes dans le Pse qui est notre référentiel de politique économique et sociale, nous on se positionne par rapport au Pse. Ce, en organisant des foires spécialisées et travailler dans une approche emploi.

Comment allez-vous organiser la Fidak et les foires spécialisées ?

En organisant les salons spécialisés, on va vers une foire de transition. Le grand public qui dit que c’est une foire Sandaga bis et je veux dire aux gens oui je vous écoute mais nous allons formaliser l’activité de ces opérateurs économiques du secteur informel. On ne peut pas parler d’émergence de notre pays sans le secteur informel qui détient aujourd’hui 97%. Donc si aujourd’hui on veut écarter le secteur informel on ne verra pas l’émergence. C’est pourquoi je dis que le secteur informel fait partie du décor de notre économie. Il faut l’intégrer, il faut l’accompagner ce secteur. C’est pourquoi j’ai signé une convention avec la fédération des commerçants qui est présente sur toute l’étendue du territoire et qui va nous accompagner. Ici au Cices, on va leur organiser pendant un mois leur propre foire pendant une semaine. On va les apprendre comment se formaliser et ça se passe dans les autres pays. Donc ces salons spécialisés permettront au ministère sectoriel de venir au Cices et de montrer ce dont ils ont réalisé dans le cadre du Pse.

Avez-vous l’ambition d’aller dans les pays qui exposent lors de la Fidak pour faire encore la promotion du Cices?

Ce qui est prévu pour le moment c’est d’aller dans les ambassades de ces pays ici à Dakar pour une visite de courtoisie, échanger avec eux pour booster encore la coopération économique entre le Sénégal et ces pays frères. Ces pays-là, au-delà de la Fidak, vont organiser des journées économiques et culturelles de leur pays. Ça va permettre aussi à nos opérateurs économiques d’aller en contact avec eux. Vous savez aucun pays ne peut vivre en autarcie. Notre ambition aussi c’est de développer l’aspect culturel. Nous voulons faire de Dakar la capitale de l’événement culturel et artistique. Ce, en mettant à la disposition des artistes une palette d’outils innovants. Nous voulons aussi faire du Cices un cadre de loisir. C’est vous dire que si la mission du Cices, il va jouer un rôle extrêmement important pour la promotion de l’économie sénégalaise.

Le Cices a-t-il été impacté par la Covid-19 ?

Le Cices est aujourd’hui la seule structure de l’Etat qui est dans l’événementiel. Et quand tu dis événementiel c’est que tu reçois du monde. Donc aujourd’hui ce n’est pas permis de recevoir à cause de la Covid. Ce mois-ci on devait organiser la Fidak mais nous l’avons reporté jusqu’au mois de mars. Nous avons perdu parce que notre budget est porté à 70% par la Fidak. C’est pour cela que nous avons perdu plus de 800 millions. Heureusement que nous avons d’autres sources de recette c’est-à-dire les locations et autres qui nous permettent de supporter les charges. La Covid a lourdement frappé le Cices. Toutefois, je me prépare pour qu’après la Covid qu’on puisse reprendre rapidement nos activités. C’est pour cela que je vais lancer un appel aux autorités pour leur demander d’aider le Cices, d’accompagner le Cices. Nous n’avons pas reçu le fonds Covid et je tends la main au chef de l’Etat et le ministre Assome Diatta pour leur dire que le Cices est un bijou qu’il faut sauvegarder. Je leur demande de mettre à la disposition du Cices le parc des expositions de Diamniadio. Mais également le centre de conférence Abdou Diouf. Vous avez le Cices a été construit ici grâce à sa proximité avec l’aéroport de Yoff. Aujourd’hui, notre génération n’a pas le droit de trahir la vision de Senghor. Du moment que nous avons délocalisé aujourd’hui l’aéroport du côté de Diass pourquoi pas mettre à notre disposition quelque chose proche de Diass. Ça nous permettra de revenir sur l’esprit de proximité avec là où nos hôtes vont débarquer. 


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