L’opérateur du champ pétrolier de Sangomar, vient d’assigner le fisc national en justice pour contester une lourde taxation. Un bras d’envergure qui pourrait compliquer les relations avec les investisseurs étrangers dans ce secteur naissant au Sénégal.
Le géant australien de l’énergie Woodside Energy, qui exploite le champ pétrolier et gazier offshore de Sangomar au Sénégal, a annoncé mercredi avoir intenté une action en justice à Dakar pour contester une évaluation fiscale, selon Reuters. Woodside, qui détient 82% des participations dans ce premier projet offshore du Sénégal, a fait de ce pays d’Afrique de l’Ouest le plus récent producteur de pétrole mondial. Cependant, un différend fiscal majeur vient ternir cette réussite.
Les médias sénégalais ont rapporté plus tôt cette semaine que les autorités fiscales réclament environ 41 milliards de francs CFA (68,68 millions de dollars) à la compagnie. Un porte-parole de Woodside n’a pas confirmé le montant exact, mais a indiqué que l’entreprise conteste cette évaluation fiscale devant la Haute Cour de Dakar. « Nous pouvons confirmer que Woodside a déposé une action devant la juridiction compétente concernant une question fiscale relative au projet Sangomar », a déclaré le porte-parole, cité par Reuters.
Les autorités fiscales sénégalaises n’ont pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires. Woodside a annoncé en juin que le champ de Sangomar, découvert il y a une décennie, avait produit son premier pétrole. Situé à environ 100 km au large de Dakar, ce gisement devrait produire quelque 100 000 barils par jour.
Cette dispute survient dans un contexte tendu, le nouveau président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, élu en mars, ayant affirmé en juillet que son pays renégocierait les contrats pétroliers afin de mieux profiter de ses ressources naturelles. « Le Sénégal réexaminera les termes des contrats pétroliers et gaziers existants afin d’en tirer un meilleur parti pour le peuple sénégalais », avait alors déclaré le chef de l’Etat, cité par Reuters.