Plusieurs membres de la société civile dont Alioune Tine, Alassane Seck de la ligue sénégalaise des droits de l’homme ou encore Babacar Ba du forum du justiciable ont réclamé ce mardi l’ouverture d’une enquête sur les supposés financements reçus par le leader du parti dissous (Pastef). Selon eux, les accusations sont « assez graves » et mériteraient que la justice se saisisse de l’affaire pour élucider la lanterne des Sénégalais. Ces défenseurs des droits humains n’ont pas manqué de solliciter, dans la foulée, la mise en place d’une loi sur le financement des partis politiques.
Les accusations de financement occultes portées à l’endroit d’Ousmane Sonko risquent de faire couler beaucoup d’encre. En effet, la société civile qui a longtemps décrié les méthodes de financement de certains partis politiques s’est emparée de l’affaire. Ainsi, pour le président de la ligue sénégalaise des droits de l’homme en l’occurrence, Alassane Seck, même s’il faut faire preuve de prudence, le procureur doit ouvrir une enquête « Ce sont des accusations très graves, mais je pense que le contexte se prête à beaucoup de manipulations, à des accusations. C’est vrai qu’il faudra faire la part des choses. Il faudra être prudent dans la démarche. C’est vrai que dans des cas comme ça, la justice devrait se saisir. Le procureur qui a le devoir de poursuite doit faire une enquête pour qu’on puisse savoir », a-t-il déclaré.
Poursuivant son argumentaire, Alassane Seck attire l’attention sur le contexte électoral actuel. Selon lui, on pourrait assister à beaucoup de manipulations de la part des acteurs politiques avec l’élection présidentielle à venir. Dans cette perspective, il demande de la prudence et sollicite que la justice éclaire la lanterne des Sénégalais. Une position qu’adopte Alioune Tine qui invite à un dialogue pour régler la question du financement des partis politiques. « Je suis absolument d’accord pour l’ouverture d’une enquête. C’est pour ça que nous demandons un dialogue. Le dialogue est extrêmement important parce qu’il permet de régler toutes ces questions. Mais la plupart des partis politiques, du pouvoir comme de l’opposition, ne veulent pas le faire », a-t-il fait savoir.
Dans ce sillage, le fondateur du Think Thank Africajom Center révèle qu’une loi sur le financement des partis politiques a été proposée du temps de l’ancien président Abdoulaye Wade, mais il n’y avait aucune suite selon lui. Le véritable problème, d’après Alioune Tine, c’est « qu’il n’y a aucune transparence sur les fonds de campagne électorale ».
Des propos appuyés par le président du forum du justiciable qui soutient que des financements occultes sont souvent effectués dans l’espace politique par des lobbies. C’est pourquoi, selon lui, au-delà d’une enquête, le Sénégal comme toutes les grandes démocraties doit impérativement mettre en place une loi sur le financement des partis politiques. Pour Babacar Ba, les partis politiques doivent être financés par leurs propres ressources notamment les cotisations des militants et sympathisants.