Faire de Sonko un président de la République: Un autre « Projet » dans le 100 !

Que nous réserve Bassirou Diomaye Faye ? Cette question qui sonne bien dans l’actualité de ses cent jours au pouvoir, en cache une autre qui mérite d’être posée au nouveau chef de l’Etat sénégalais : celle relative à son mandat présidentiel. S’il a fait du silence en point d’honneur sur cette fâcheuse question, l’ancien secrétaire général du Pastef, a néanmoins, été on ne peut plus clair au sujet de son remplacement à la tête de l’Etat. BDF tient déjà son successeur ! 

 S’il a gardé ses standards : sobriété, humilité et sérénité, face au groupe de journalistes qui l’a interrogé samedi dernier, le président Bassirou Diomaye Faye a tout de même assaisonné sa sortie d’une bonne dose d’intrigue. Il a, en effet, levé le voile sur un tout autre « Projet » qui lui tient à cœur et pour lequel, aucun effort ne sera sans doute de trop. Comme investi d’une lointaine mission, le tombeur de Macky Sall a l’ostensible ambition de faire d’Ousmane Sonko…un président de la République.

BDF ne s’en cache d’ailleurs que très peu. D’un propos assez révélateur, il dit : « Pendant dix ans je me suis battu pour qu’il (Ousmane Sonko) soit président de la République et je ne cesserai jamais de le faire. Que cela soit clair » ! Le cap est ainsi fixé et déjà, le déroulé bien intégré dans son agenda quinquennal. Mais, selon quelles modalités ? Par le passé, Senghor avait pu « installer » Diouf au pouvoir. Masi, les effets du lointain article 35 de la Constitution (loi constitutionnelle du 6 avril 1976) devenus caducs depuis le départ du premier président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye a sans doute déjà écarté cette formule raccourcie. Surtout que par la vigueur des évènements socio-politiques et par le dynamisme des combats démocratiques, ce fameux article 35.2 a eu le destin d’une disposition constitutionnelle « à usage unique ».

Au grand honneur de la démocratie sénégalaise. Aujourd’hui, sous quelque forme, l’héritage voulu pour Ousmane Sonko par Bassirou Diomaye Faye ne passera donc pas par une modification constitutionnelle. La question à laquelle il devra alors répondre est celle très fermée de savoir comment compte-t-il procéder pour « faire du président de Pastef, le président de tous les sénégalais » ? En attendant, s’il n’a pas en tête sa réélection éventuelle en 2029, il pensera naturellement  à la conservation d’un pouvoir qui serait dévolu à celui qui « n’a jamais été (son) ami avant leur passage à la prison du Cap Manuel.

Peut-être inconsciemment, le président Bassirou Diomaye Faye a commencé à gonfler le ballon de sa succession. Un jeu qui pourrait percuter tous les équilibres. Parce qu’en affichant ainsi cette ambition, Bdf laisse supposer qu’il ne sera qu’un président de transition.