Qui l’eut cru ! La Mauritanie expulse des migrants pas en règle. Ce que des organisations de défense des droits humains a déploré. C’est le cas de la Raddho qui s’est indignée en dénonçant les conditions inhumaines infligées aux sénégalais. Pour Aly Tandian sociologue, il faut un changement de discours et de communications.
La Mauritanie poursuit son opération d’expulsion de migrants pas en règle. Dans cette liste figure des sénégalais et d’autres pays de la sous-région. La Raddho, elle, dénonce les conditions d’arrestation, d’emprisonnement et d’expulsion. Selon Mamadou Seck, Sg de la Raddho, des centaines de compatriotes ont été refoulés et explique que la politique de durcissement de la politique migratoire de ce pays s’explique par la volonté d’endiguer le fléau. « On subit beaucoup d’abus et de harcèlement et de traitements dégradants. Mais ils ont été éconduits et privés de nourriture. Ils ont été reçus à Rosso par des parents sénégalais mais on déplore ces conditions dans lesquelles ils ont été expulsés », a dénoncé Mamadou Seck.
En effet, ils sont des centaines à ne pas être en règle et qui ont été « jetés » dans le panier à salade avant d’être refoulés à la frontière. « Tous ont été conduits à Rosso. Pour les autorités c’est un prétexte pour montrer qu’il y a cette volonté d’endiguer la migration mais la Mauritanie est aussi une porte vers les îles Canaries et une plaque tournante. Donc ils passent par Nouadhibou pour rallier l’Espagne et donc les candidats passent là-bas et se débarrassent de leur titre de voyage pour éviter toute velléité de rapatriement », a ajouté Mamadou Seck. A l’en croire, tout pays a le droit de définir sa politique migratoire mais de veiller au respect des lois établies sur le sol du pays concerné.
Le plaidoyer du sociologue Aly Tandian
Mais cette multiplication des départs de candidats inquiète aussi le Pdt de l’observateur sénégalais des migrations. Selon Aly Tandian, les véritables raisons restent inconnues. Pour le Pr Professeur de sociologie, qui impute aux changement climatiques, leur impacte dans les zones rurales le discours livré face aux candidats ne passe pas et ne répondent pas aux attentes. « En termes d’enseignements, il y a des choses à revoir car on dit que les jeunes ont cette envie de partir à cause du chômage.
Alors il faut prendre la question du changement climatique avec la raréfaction des ressources. On ne connaît pas les vraies raisons du départ de ces jeunes. Car ceux-là qui partent, il existe des campagnes de sensibilisation mais se limitent dans les zones de départ ». Il faut selon lui changer le discours car il ne répond pas à l’actualité et méritent d’être repensé mais pas pour faire peur. Il reconnaît que la migration devrait être pensée autrement et donc il existe une politique de migration cicutaire, et « telle qu’elle est proposée, elle peut inciter au départ des candidats auparavant non prédestinés à la migration.
Elle aurait pu être repensée et un discours adéquat car il y a une précipitation dans la sélection des candidats et que la communication n’a pas été un élément fondamental. » Il existe à ce titre des doutes car il serait difficile de dire selon le Pr Tandian que les jeunes que l’Espagne n’a pas besoin de mains d’œuvre étrangère. Il a invité les autorités à se pencher davantage sur les causes profondes et les émet de langage dans la communication et réfléchir sur les propositions faites.
Réaction d’Augustin Ndour ancien candidat à la présidentielle en Espagne
Des candidats qui bravent le froid et dans des conditions inhumaines, l’Initiative législative populaire (ILP) alerte et mène le combat pour la régularisation des immigrés. A travers les ondes de Sud Fm, Augustin Ndour, ancien candidat à la présidence en Espagne, a déclaré que c’est lamentable car à partir de l’accueil dans les centres de rétention à la sortie, si tu n’as pas de famille, c’est la rue. « Nos frères dans la rue, ce n’est pas lamentable. C’est dur avec ce froid mais il faut dire que c’est compliqué.
Alors pour un monde plus, il faut des thèmes lors du congrès qui se tient et donc il faut une signature validée par le Sénat et donc la première phase a été faite et le congrès accepte de débattre sur le sujet et de voter. Donc on est en négociation avec les députés et le gouvernement. Les nouveaux arrivants ne seront pas pris en compte car ils supposent que donner des papiers aux nouveaux arrivants, c’est favoriser l’émigration clandestine ».
Recrudescence des départs clandestins : les inquiétudes de l’AJMS
L’Association des Journalistes en Migration et Sécurité (AJMS) dans un communiqué a exprimé sa profonde inquiétude face à la recrudescence des départs clandestins le long des côtes sénégalaises. « Cette situation alarmante est d’autant plus préoccupante que de nombreux enfants en bas âge figurent parmi les candidats à l’émigration. L’AJMS appelle les autorités compétentes à renforcer les mesures de surveillance maritime afin de prévenir ces traversées périlleuses, qui mettent en danger des vies humaines », lit-on dans le communiqué.
Il ajoute qu’il est impératif d’intensifier les contrôles le long des côtes et de mettre en place des dispositifs de détection précoce des départs illégaux. « Nous exhortons également les autorités judiciaires et sécuritaires à sanctionner fermement les passeurs et tous les complices de ces réseaux criminels, qui exploitent la détresse des populations en quête d’une vie meilleure », selon l’AJMS. Elle entend poursuivre la sensibilisation des communautés sur les dangers de la migration irrégulière et à promouvoir des alternatives viables pour les jeunes et les familles vulnérables.
MOMAR CISSE