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Exploitation des ressources du Sénégal: Les phosphates de Matam dilapidés, selon Malick GAKOU
Exploitation des ressources du Sénégal: Les phosphates de Matam dilapidés, selon Malick GAKOU

Exploitation des ressources du Sénégal: Les phosphates de Matam dilapidés, selon Malick GAKOU

Après Ndande, dans la région de Louga où la caravane de la victoire a fait sa première escale, le leader du Grand parti (Gp), Malick Gakou se trouve, depuis, avant-hier, dans la  région de Matam.

Au cours de cette dernière décennie, les enjeux liés à la gouvernance des ressources naturelles sont au centre des débats au Sénégal. Le secteur minier est un pilier de l’économie nationale, et il devrait encore jouer un rôle significatif dans la poursuite du développement social et économique. Zone à fort potentiel agricole et pastorale, le Nord du Sénégal n’est pas non plus dépourvu de ressources minières. Ainsi les opérations de recherches entamées dans les années 30 et les séries de campagnes de prospection réalisées par le Bureau de recherches géologiques et minières (Brgm) au début des années 80 ont abouti à la découverte d’un important gisement de phosphates évalué à plus de 40 millions de tonnes dans la région de Matam.

Après une décennie d’exploitation, que faut-il objectivement retenir?
Une région toujours pauvre (plus de 45 % de la population vivant sous le seuil de la pauvreté) avec un taux d’analphabétisme dépassant 55% ; des terres agropastorales perdues, une absence de sécurité des travailleurs, un faible niveau d’insertion des jeunes, une absence de formation aux métiers des mines, un environnement dégradé et pollué, la santé des populations menacée. D’après l’Hôpital régional de Matam, les cas d’infections respiratoires aiguës sont passés de 70 à 432 entre 2017 et 2018.
Le constat est globalement partagé, la région de Matam peine toujours à tirer profit de ces ressources et les opérations minières de la Somiva continuent d’impacter négativement le quotidien des populations des localités environnantes.

Et à côté, le rapport 2018 de l’initiative transparence des industries extractives nous enseigne néanmoins que la société minière de la vallée du fleuve (Somiva) déclare avoir versé à l’Etat du Sénégal plus 964 millions de francs Cfa, avec un volume de production de 570 997 tonnes et une valeur de production estimée à plus de 20 milliards de francs Cfa. A la lumière des informations fournies par ce rapport, il est légitime de demander à qui profite réellement l’exploitation des phosphates de Matam ?
Malgré les mécanismes et instruments mis en place par l’Etat du Sénégal à travers notamment le code minier de 2016, qui prévoit entre autres, un fonds d’appui et de péréquation (alimenté par 20% des recettes provenant des opérations minières) destiné aux collectivités territoriales, les populations de la région de Matam continuent toujours de vivre le paradoxe de l’abondance et d’externalités négatives liées à cette exploitation.
Aujourd’hui, il urge de miser sur le contenu local afin de tirer profit des véritables enjeux de développement socio-économique liés à l’exploitation des phosphates à travers la promotion de l’emploi local qualifiant mais également le développement des Petites et moyennes entreprises-Petites et moyennes industries (Pme-Pmi) autour de l’exploitation minière.

Ce candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle prévue le 25 février souligne que la zone ne doit pas rester parmi les villes les plus pauvres du Sénégal. A l’en croire, avec les potentialités qui existent dans cette zone, les habitants doivent se développer. «La région de Matam est très riche. Si les phosphates étaient utilisés à bon escient, ils devraient permettre au Sénégal d’être un hub phosphatier. Aujourd’hui avec la qualité de cette ressource, la région pouvait être le grenier de la production d’engrais en Afrique», a souligné le leader du Grand parti.

Et de poursuivre : «Le besoin en engrais du continent africain est estimé à 2 millions de tonnes, une quantité qui devrait être produite dans la région de Matam. Le jour où la région va disposer d’une grande industrie chimique, le Sénégal et l’Afrique de l’ouest pourront avoir à suffisance d’engrais fertile pour que notre agriculture puisse se développer. Tous les agrégats existent pour faire de Matam un grenier agricole à travers l’acide phosphorique et l’engrais».

Le président du Grand parti affirme aussi que la région du nord a son mot à dire dans l’industrialisation du Sénégal afin de juguler le galopant des jeunes qui ne cessent de prendre des pirogues de fortune pour espérer se retrouver en Europe.


 

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