Une maladie infantile de l’information s’est emparée de la presse sénégalaise depuis des lustres.
On pense à tort que l’actualité se résume à la politique, aux déclarations très souvent incendiaires des leaders et militants des partis politiques ou des évènements même soporifiques, pourvu qu’ils proviennent des institutions ou de la classe politique.
Le peuple sénégalais est alors ballotté par toutes sortes de vagues déclamatoires, où les insanités succèdent aux invectives.
Il est prisonnier, ce peuple d’enjeux très souvent non essentiels où il est appelé à se prononcer sans avoir les arguments nécessaires emporté qu’il est par une fureur médiatique tonitruante.
Or l’actualité au risque de décevoir certains et surtout les novices de la presse ou ceux qui feignent de l’ignorer, l’actualité disons nous, c’est une école en déconfiture avancée où règne l’absence de goût, le goût aux études, l’indiscipline.
L’école, une industrie lourde à fabriqué des bavards, des ignorants et mécontents de la société.
L’actualité, ce sont aussi ces milliers de jeunes mendiants, des fleurs fanées à peine nés sans avenir dans une magnifique complicité collective.
L’actualité c’est aussi malgré des efforts louables dans certains secteurs l’insécurité endémique, c’est la corruption ambiante, sans gêne, c’est la défaite de la citoyenneté, c’est l’agriculture moyenâgeuse qui compte sur les incantations religieuses pour l’irrigation.
C’est aussi un sport qui connut son lustre, rayonnant dans beaucoup de disciplines en Afrique et même dans le monde et qui aujourd’hui bégaie comme anesthésiées.
L’actualité c’est aussi la santé qui est chloroformée, l’actualité c’est aussi une conception rétrograde des fêtes religieuses qui transforment les rapports familiaux en volcans en éruption.
Ne nous trompons pas, surtout pas ! L’actualité est une donnée constante de notre vie, de ce que nous en faisons. Il faut ainsi éviter d’être des otages des hommes politiques.