La découverte d’un cas de polio aux États-Unis et de traces du virus dans les eaux usées au Royaume-Uni et en Israël fait craindre une résurgence de cette maladie déclarée comme éradiquée sur une grande partie de la planète. Selon les informations l’importance de la vaccination pour lutter contre la poliomyélite, pour laquelle il n’existe aucun traitement curatif devient une préoccupation.
L’éradication de la polio semblait à portée de main. Puis la dure loi de la santé publique s’est rappelée à nous : il ne faut jamais relâcher les efforts », affirme Maël Bessaud. Ce spécialiste des poliovirus à l’Institut Pasteur ne cesse de marteler la même consigne : « Vaccinons-nous et restons vigilants. Dans les pays occidentaux, la polio nous semble lointaine, inexistante, mais elle est toujours là. »
Fin juillet, un cas de poliomyélite aux États-Unis, le premier depuis près de dix ans, est apparu comme une piqûre de rappel. L’homme touché, âgé de 20 ans et résidant dans le comté de Rockland, en banlieue de New York, s’était rendu à l’hôpital à cause d’une paralysie à la jambe. Le diagnostic est rapidement tombé. Il n’était pas vacciné. Aujourd’hui, il souffre toujours d’une paralyse partielle.
Cette maladie très contagieuse, due à un virus qui envahit le système nerveux et peut causer une paralysie permanente voire la mort, est pourtant considérée comme éradiquée sur la majorité de la planète. Aujourd’hui, ce chiffre a chuté de 99 %. « Un progrès incroyable que l’on doit aux campagnes de vaccination massives lancées par l’Initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite », salue Maël Bessaud.
Le virus continue à circuler de manière endémique dans seulement deux pays : l’Afghanistan et le Pakistan. Dans le monde, 698 cas de poliomyélite liés à des dérivés de souche vaccinale ont été détectés dans le monde en 2021, selon l’OMS, uniquement sur des personnes non vaccinées.
Pour la majorité de la population, vaccinée, il y a peu de risques. Mais celui-ci grandit dès que nous entrons dans des quartiers ou au sein de communautés où le taux de vaccination est faible », note le spécialiste. « Cela montre aussi l’importance de se tenir à jour des injections de rappel. » En France, la première injection a lieu à deux mois, puis quatre et onze mois. Il faut ensuite effectuer des rappels à 25, 45, 65 ans puis tous les dix ans.