Les inondations à Dakar, l’urbanisation étouffante à Lagos et au Caire, les températures extrêmes dans les pays du Sud don l’afrique, l’avancée des mers, la baisse dans les rendements agricoles sont autant de fléaux sur lesquels le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), réuni sous l’égide de l’Onu sonnent l’alerte, la planète se porte mal… très mal selon les conclusions des éminents experts de l’environnement et du climat parues ce lundi 20 mars 2023 à Genève.
Le pic de 1,1°C depuis la fin du XIXe siècle jamais atteint sur terre..
Selon le rapport du Giec la température moyenne qui a été relevée à la surface de la terre entre 2011 et 2020 a été 1,1 °C plus élevée que celle relevée durant la période 1850-1900, qui marque le début de la période industrielle. Le réchauffement climatique s’accélère avec un relèvement erratique des températures jamais vu depuis deux siècles. les pays du Sud dont l’Afrique qui souffrira plus que toute la planète des effets d’émission de Co2.
Les conséquences immédiates pour l’Afrique seront les canicules et vagues de chaleur, les sécheresses et les pluies extrêmes, la montée des eaux dans les pays côtiers. De nouveaux challenges pour des pays endettés.
Sans équivoque, l’homme et la cadence économique sont responsables du réchauffement climatique et des émissions de gaz à effet de serre.
Le réchauffement de 1,1 °C observé depuis la fin du XIXe siècle, 1,07 °C est dû aux gaz à effet de serre liés à la cadence de l’activité dans les pays industrialisés surtout d’Europe et d’Asie, notre civilisation basée sur l’énergie fossile accentue ce phénomène. D’où l’urgence pour l’humanité d’accélérer la transition énergétique avec plus de sources propres ou renouvelables.
L’Afrique est le continent le plus affecté selon le Giec, les pays les moins développés n’émettent que 1,8 tonne de gaz à effet de serre par habitant et par an, quand la moyenne mondiale est à 6,9tonnes en Europe et en Asie. Or l’Afrique avec 60 % des pauvres de la planète est dans une zone vulnérable et fragile ainsi l’africain a 15 fois plus de chances de mourir du fait d’un événement climatique extrême que les sujets vivant dans d’autres continents.
Légitimes donc pour les pays développés d’aider financièrement les pays les plus vulnérables au changement climatique ? Aujourd’hui le climat est devenu sur le continent africain un accélérateur de pauvreté.
A travers la planète 3,2 à 3,5 milliards de personnes (soit plus de 40 % de la population mondiale) vivent dans des conditions qui les rendent très vulnérables au changement climatique et à ses effets négatifs. Ou va l’agriculture africaine qui peine à nourrir les 1 200 000 millions d’africains.
Au rythme actuel, l’objectif en dessous de 2 °C sera impossible à atteindre…
La guerre russo ukrainienne après la pandémie de covid 19 retarde la mise en œuvre de stratégie de réductions d’émissions de gaz à effet de serre pour contenir le réchauffement sous la barre des 1,5 °C. Selon le Giec le contexte rend même « difficile » un maintien du réchauffement sous la barre des 2 °C. Si on n’y prend pas garde, l’humanité court vers sa perte. Au surplus si les choses restent en l’état nous nous dirigeons inexorablement vers un réchauffement de 3,2 °C en 2100, niveau insoutenable pour la vie sur terre d’où l’urgence de la sobriété énergétique, la neutralité Carbonne, et une activité respectueuse de l’empreinte climat et environnement.
Malheureusement Le monde n’est pas encore prêt à affronter le réchauffement climatique…………l’apocalypse
le Giec pointe des « écarts » importants et une « maladaptation » (changement qui accroît la vulnérabilité d’une population au lieu de la diminuer) de plus en plus prégnante. Autrement dit le manque de volonté dans l’adaptation et l’atténuation qui sont des mesures qui doivent être mises en place actuellement seront « moins efficaces » quand le climat se sera davantage réchauffé. Depuis l’accord de Paris c’est du sur- place.
Aujourd’hui nous devons passer de la procrastination climatique à l’action climatique » selon les experts de l’ONU. Le temps passe il faut agir immédiatement. « La fenêtre d’opportunités » qui doit lui permettre de « sécuriser un futur vivable et soutenable pour tous » se referme « rapidement ». Il faut nécessairement une révolution systémique concertée à l’échelle de la planète
L’énergie solaire et l’énergie du vent techniquement viables », moins chers que par le passé (-85 % en dix ans pour le solaire, -55 % pour l’éolien) et « généralement acceptés par la population » d’où l’urgence pour l’Afrique de repenses ses objectifs d’énergie pour tous les africains.
Enfin même la résurgence de certaines maladies et pathologies seraient liées aux changements climatique ainsi atténuer le réchauffement climatique aura un impact positif sur la santé humaine », explique-t-il, évoquant « une moindre pollution de l’air », des mobilités plus actives et des régimes alimentaires plus sains. Sans compter l’amélioration de la productivité agricole, la santé, le bien-être pour préserver la biodiversité. L’humanité saisira t’elle cette nouvelle opportunité qu’est l’alerte du GEIC pour conjurer l’apocalypse ?
Moustapha DIAKHATE
Expert et Consultant en Infrastructures